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A Cannes, des favoris venus de l’Est et l’éternel Godard

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A Cannes, des favoris venus de l’Est et l’éternel Godard

Japon émouvant, rock soviétique, folklore polonais, Chine éternelle, et énigmes godardiennes: à mi-parcours du Festival de Cannes, quelques favoris se distinguent dans la course à la Palme d’or, en attendant le nouveau Spike Lee dévoilé lundi soir.

– Cap à l’est –

Si aucun film n’a mis les critiques KO dans les premiers jours, “Une Affaire du famille” du Japonais Hirokazu Kore-Eda, que la presse a découvert ce lundi, “Cold War”, romance sur fond de Guerre froide du Polonais Pawel Pawlikowski ou “L’Eté” (“Leto”), portrait de la scène rock undergound soviétique du Russe Kirill Serebrennikov, ont séduit. Tout comme “Trois visages” de l’Iranien Jafar Panahi.

“Une Affaire de famille”, émouvante histoire de famille, a fait chavirer les coeurs de plus d’un. “Juste beau”, pour Xan Brooks du britannique The Observer, c’est le “meilleur Kore-Eda depuis des années” pour David Ehrlich du site américain Indiewire. Pour Fernand Denis de La Libre Belgique, “Kore-Eda retrouve son niveau de +Nobody Knows+ et de la Palme”.

Également bien placé, “L’Eté” a enthousiasmé la presse française: six des quinze critiques d’un panel publié par la revue professionnelle Le Film français lui donnent la note maximale. Le charme agit aussi sur une partie de la presse internationale: “sauvage, tourbillonnant et souvent confondant” pour Variety, “requiem plein d’allant pour la scène rock de Leningrad”, selon Indiewire. Le film n’est toutefois pas sur le podium du panel de dix critiques internationaux de la revue spécialisée Screen.

Nouveau film du réalisateur oscarisé d'”Ida”, “Cold War” a aussi plu largement. En France — “histoire d’amour déchirante” pour Les Inrockuptibles, “émouvant” et “magnifique” pour Télérama — comme à l’étranger: “délicieusement frais” pour le britannique The Guardian, tandis que Screen loue sa réalisation “brillante et sophistiquée”. Le panel de Screen lui attribue sa deuxième meilleure note, ex aequo avec “Les Eternels” du Chinois Jia Zhangke.

Ce portrait d’une femme et d’une Chine abandonnées est “une grande fresque romanesque” avec “un travail sur l’image totalement démentiel”, selon le critique du magazine de cinéma Positif Philippe Rouyer. C’est “un drame souvent brillant” pour Peter Bradshaw du Guardian.

Le dernier opus de l’insaisissable Jean-Luc Godard, “Le livre d’image”, jugé hermétique par certains, a aussi ses adeptes. Si cinq critiques sur quinze du panel du Film français ne l’aiment “pas du tout”, le quotidien français Libération le juge “explosif et sidérant”. Et, surprise, le panel international de Screen lui attribue sa meilleure note.

– Des actrices remarquées –

Quelques acteurs, et surtout des actrices, ont été remarqués, dans un Festival où, vague #MeToo oblige, une attention particulière est portée aux femmes.

Parmi elles, l’actrice polonaise de “Cold War”, Joanna Kulig, se distingue avec sa performance de chanteuse et danseuse en proie à un amour compliqué. Pour Le Figaro, “elle pourrait bien repartir avec un prix” tandis que pour Screen, son jeu est “saisissant”.

Autre comédienne très remarquée, la Chinoise Zhao Tao, actrice fétiche et épouse du cinéaste Jia Zhangke. C’est “une candidate sérieuse au prix d’interprétation” pour Libération, et elle “se surpasse dans un rôle d’une complexité ensorcelante”, selon Variety.

Du côté des hommes, les Français Pierre Deladonchamps et Vincent Lacoste ont notamment été salués par la presse française dans “Plaire, aimer et courir vite” de Christophe Honoré – “deux acteurs en état de grâce”, selon Les Inrockuptibles. Télérama a aussi trouvé “subjuguant” le jeune Adriano Tardiolo dans “Heureux comme Lazzaro” de l’Italienne Alice Rohrwacher.

– Spike Lee et Garrone à venir –

Jusque là, les grands chocs du festival ont plutôt été dans les sections parallèles, où des premiers films ont fait le buzz.

Parmi eux, la révélation “Girl”, du Belge Lukas Dhont, histoire d’une future ballerine née garçon (Un certain regard) ou “Sauvage” du Français Camille Vidal-Naquet, dans l’univers de la prostitution masculine (Semaine de la critique). Sans oublier la déflagration “Climax” de Gaspar Noé (Quinzaine des réalisateurs).

Jusqu’à samedi, et l’annonce du palmarès par le jury de Cate Blanchett, plusieurs poids lourds peuvent changer la donne, du vétéran Spike Lee, de retour avec “Blackkklansman” à l’Italien Matteo Garrone, avec “Dogman”.

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