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À l’approche du référendum sur son indépendance, la Nouvelle-Calédonie à l’heure du bilan

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À l’approche du référendum sur son indépendance, la Nouvelle-Calédonie à l’heure du bilan

À l’approche du référendum du 4 novembre sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, un rapport dresse le bilan politique, trente ans après la signature des accords de Matignon et de Nouméa.

Des motifs de satisfaction mais aussi des insuffisances. Le bilan politique des accords de Matignon et de Nouméa, rendu le 10 août par le groupe de dialogue mis en place par le Premier ministre Édouard Philippe, afin préparer le référendum du 4 novembre sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, est contrasté.

Dans ce document, quatre grands thèmes sont abordés. Le premier concerne le bilan “sur l’émancipation, la décolonisation et le droit à l’autodétermination”. Thème central puisqu’avec les accords de Matignon-Oudinot des 26 juin et 19 août 1988 et de Nouméa du 5 mai 1998, la Nouvelle-Calédonie s’est engagée dans un processus d’autodétermination et de décolonisation progressif, dont le référendum est la prochaine étape essentielle.

“Le droit à l’autodétermination de ‘la population intéressée’ continuera à s’exercer jusqu’à ce qu’il soit opté de manière définitive pour l’une des voies prévues par l’ONU dans ses résolutions relatives au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes”, note le groupe. “Le retrait de la Nouvelle-Calédonie de la liste des territoires à décoloniser relève de l’ONU”, rappelle-t-il.

Des critères de citoyenneté bientôt redéfinis

Également évoquée : la “gouvernance” du territoire. “Malgré les difficultés, les profondes divergences et les rivalités inhérentes à la vie démocratique, les responsables politiques calédoniens ont su trouver les consensus ou les compromis nécessaires sur les sujets essentiels”, se félicite le groupe. “Le gouvernement collégial a dû faire face à plusieurs crises mais a finalement toujours assuré son rôle d’exécutif, transcendant souvent le clivage indépendantistes/non-indépendantistes.”

Concernant le “vivre-ensemble”, il souligne par ailleurs que “la citoyenneté calédonienne fonde les restrictions apportées au corps électoral et la priorité d’accès à l’emploi. Elle a contribué à l’émergence d’une identité calédonienne. Ses conditions d’accès, qui font débat, sont par définition transitoires et devront être redéfinies dans le cadre de la sortie de l’accord de Nouméa”.

“Les actions conduites durant la période de mise en œuvre de l’accord de Nouméa ont été particulièrement volontaristes dans la prise en compte de l’identité kanak”, note également le groupe. Cette démarche “doit être poursuivie pour permettre aux institutions coutumières de jouer pleinement leur rôle”.

Pour affirmer une identité commune aux différentes communautés, “le 26 juin, date de la signature des accords de Matignon, pourrait être retenue comme date anniversaire de cette nouvelle étape de l’histoire calédonienne contemporaine”.

Le rééquilibrage “pas encore terminé”

À propos du rééquilibrage entre les trois provinces (sud et nord de la Grande Terre et îles Loyauté) qui constituent le pays, les responsables reconnaissent que le travail n’est pas encore terminé.

Si “le niveau d’éducation de la population s’est considérablement amélioré (parcours adaptés en primaire et secondaire, forte progression de la réussite au bac, montée en puissance des formations supérieures, partenariats pour favoriser l’accès à la haute fonction publique), de fortes inégalités territoriales demeurent et l’insertion économique des jeunes générations doit être mieux préparée”.

L’autonomie économique est considérée en progression, soutenue par d’importants investissements extérieurs.

>> À voir aussi : La Nouvelle-Calédonie en quête de diversification

“A ce titre l’usine de KNS (traitement du nickel) a constitué le fer de lance du rééquilibrage et a permis le développement d’un véritable pôle urbain en province Nord. Pour autant, hors financement des compétences régaliennes, les dotations de l’Etat représentent encore 30% des dépenses publiques, notamment en matière de logement social et d’éducation”, écrivent les responsables.

Des critiques de la droite loyaliste

S’il a fait consensus parmi le groupe de travail, le texte, qui sera remis au Premier ministre, a déjà été critiqué par la branche droitière des loyalistes – Le Rassemblement-LR et les Républicains Calédoniens – qui avaient claqué la porte du groupe en juin.

La secrétaire générale du Rassemblement-LR, Virginie Ruffenach a dénoncé une “farce” sur Francinfo. “Tout ce rapport est très loin des préoccupations des Calédoniens qui sont dans une vie quotidienne compliquée”, dénonce-t-elle.

Le groupe de travail était composé des indépendantistes Paul Néaoutyine (Palika), Victor Tutugoro (UPM), Daniel Goa et Roch Wamytan (UC) et des non-indépendantistes Philippe Gomès et Philippe Michel de Calédonie ensemble (centre droit) et Gaël Yanno (SE).

“Nous avons essayé d’acter ce qui a été fait et pas fait”, résume Daniel Goa, président de l’Union calédonienne, interrogé par Francinfo. “Nous avons voulu montrer que nous contribuons à créer le modèle calédonien.”

“Nous avons voulu montrer ce qui nous fédère, ce qui nous rassemble en tant que Calédoniens”, abonde le député Calédonie ensemble Philippe Gomès, également joint par Franceinfo. ” Nous avons décidé d’avancer, de privilégier le dialogue, la paix et le respect des convictions de chacun. C’est cela qui sera important au lendemain du 4 novembre.”

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Avec AFP

Première publication : 14/08/2018

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