Home Pure Info Dépêche À Marseille, une marche de la colère contre le mal-logement

À Marseille, une marche de la colère contre le mal-logement

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À Marseille, une marche de la colère contre le mal-logement

Dix jours après l’effondrement de deux immeubles délabrés qui a fait huit morts à Noailles, au coeur de Marseille, des milliers d’habitants “en colère” ont défilé mercredi jusqu’à l’hôtel de ville, où la tension est montée entre manifestants et forces de l’ordre.

A l’issue de cette “Marche de la colère”, organisée mercredi en fin d’après-midi à l’appel d’un “Collectif du 5 novembre”, date de l’effondrement de plusieurs immeubles vétustes de la rue d’Aubagne, les manifestants ont directement visé le maire de la cité phocéenne, Jean-Claude Gaudin, sous les fenêtres de son bureau, sur le Vieux-Port.

8.000 personnes dans les rues de Marseille

“Sang sur les mains, menottes aux poignets”, “Elus, responsables, que la justice passe”, “Gaudin assassin”, “Gaudin démission”, “Gaudin en prison”: pancartes et slogans donnaient le ton, tout au long d’une manifestation à laquelle ont participé 8.000 personnes selon la préfecture de police. Parmi eux, Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France Insoumise, député de la circonscription où la catastrophe a eu lieu. 

Alors que la manifestation était jusque-là bon enfant, la tension est montée quand les manifestants se sont heurtés au cordon des forces de l’ordre interdisant l’accès à l’hôtel de ville. Fumigènes, pétards et jets de canettes ou de barrières côté manifestants, gaz lacrymogènes de l’autre: le face-à-face est devenu peu à peu de plus en plus houleux, alors que le cortège tardait à se disperser. Selon la préfecture de police, cinq personnes ont été interpellées lors de ces échauffourées.

Le maire Jean-Claude Gaudin dans le viseur

Vers 21 heures, alors que la plupart des manifestants étaient partis, 200 à 300 personnes continuaient à occuper le pavé face à la mairie, avant d’être peu à peu dispersées sans ménagement par les forces de l’ordre. “Gaudin, ça sent le sapin”, reprenaient-ils en choeur, alors que s’embrasaient les sapins de Noël couverts de neige artificielle installés sur le quai face à la mairie.

Brandissant les portraits de plusieurs des huit victimes du drame, cinq hommes et trois femmes, les “marcheurs en colère” ont aussi voulu exprimer leur soutien aux anciens habitants du 65 rue d’Aubagne par un énorme 5.11.18 –pour 5 novembre 2018, la date du drame mortel– en lettres rouges sur le quai.

“J’ai beaucoup pleuré, même si je ne suis pas de Noailles”, a témoigné Claude, une manifestante: “Mairie, Agence régionale de santé, Etat, ils sont tous coupables de ces assassinats”, accusait-elle, alors qu’un de ses camarades proposait de rebaptiser la place de la mairie en “place des martyrs”.

Très critiqué depuis le drame, Jean-Claude Gaudin, aux commandes de la ville depuis 1995, a pour la première fois reconnu dimanche n’avoir “pas assez fait” pour lutter contre l’habitat insalubre, au lendemain d’une “marche blanche” qui avait déjà rassemblé des milliers de Marseillais.

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