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A Mulhouse, l’hôpital militaire prêt à recevoir ses premiers malades du coronavirus

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A Mulhouse, l’hôpital militaire prêt à recevoir ses premiers malades du coronavirus

Les lits sont faits, les bouteilles d’oxygène prêtes à l’emploi. Dès mardi, l’hôpital de campagne militaire de Mulhouse prendra en charge ses premiers malades graves du coronavirus pour soulager l’hôpital voisin submergé par un afflux croissant de patients en réanimation.

“C’est historique et exceptionnel à hauteur de cette crise sanitaire qui est exceptionnelle.” Pour la première fois, le médecin principal Antoine est chargé de déployer en France une structure militaire habituellement réservée aux blessés de guerre. Elle devra désormais soigner des malades civils en situation de détresse respiratoire aiguë.

Derrière lui, un militaire apporte les oreillers, tandis que d’autres règlent les derniers préparatifs.

“Dès demain (mardi) les premiers patients arriveront dans la structure”, avance le médecin principal Antoine, derrière son masque blanc.

La sécurité technique et logistique de cet “élément militaire de réanimation” (EMR) du service de santé des armées de trente lits a été validée. Il restait lundi en fin d’après-midi un dernier contrôle de sécurité incendie à mener par les pompiers du Haut-Rhin.

Ces trente lits de réanimation réservés à des patients dans un état grave et sous assistance respiratoire mais “dans une phase d’amélioration”, sont attendus avec impatience par l’hôpital Emile-Muller de Mulhouse, sur le parking duquel l’hôpital militaire de campagne a dressé ses vastes tentes kaki.

“On est contents d’être là, de se rendre utiles dans cette crise et de pouvoir venir aider Mulhouse”, explique le médecin principal Antoine à un médecin hospitalier en blouse blanche venu découvrir la structure.

– “Flux quotidien” –

Vu du ciel, cet hôpital provisoire prend la forme d’une longue tente centrale d’où se prolongent quatre bras de chaque côté. Au milieu, un drapeau blanc avec une croix rouge.

A l’intérieur, un vaste couloir central, où vont et viennent les militaires, tous masqués, dessert d’un côté les unités de soin en enfilade avec chacune dix lits, de l’autre, des bureaux, une salle de repos pour le personnel soignant, une pharmacie et une zone de préparation des médicaments.

Artère principal du système, le couloir verra à un bout arriver la centaine de soignants soumis à des règles d’hygiène d’habillage strictes et par l’autre, les patients transférés depuis les urgences de l’hôpital civil par un véhicule de pompiers qui parcourra les quelque 200 mètres qui les séparent.

“On les accueillera dans l’unité et on les traitera jusqu’à ce qu’on puisse les sevrer de leurs appareils respiratoires et les retransférer dans un service de soins classiques avant leur sortie de l’hôpital”, explique le médecin principal Antoine.

Vu le cadre tout de même “rustique” de l’hôpital de campagne et malgré les équipements de “haute technicité”, le directeur des opérations de montage de l’EMR explique que des patients ayant d’autres défaillances organiques que pulmonaires n’y seront pas admis.

“Si nos patients se dégradent de manière trop importante, on les retransférera vers la réanimation”, poursuit-il. Ce qui augure d’un “flux quotidien (de malades) entre l’hôpital et la structure”.

D’où ce choix fait de déployer les tentes militaires directement sur le parking de l’hôpital civil plutôt que dans un bâtiment plus éloigné.

“La phase de transfert des patients est une phase critique, où ils sont hors des unités de soins, donc il faut qu’elle soit la plus courte possible”, souligne le médecin principal Antoine.

– “Complètement autonome”-

Cela permet également à l’installation militaire de s’appuyer sur les moyens d’imagerie et de biologie de l’hôpital mulhousien.

Pour le reste, le personnel tout comme la technique et la logistique, “on est totalement autonome”, assure le responsable militaire.

Selon le Service de santé des armées (SSA), une centaine de soignants (médecins anesthésistes-réanimateurs, infirmiers anesthésistes-réanimateurs, épidémiologistes, infirmiers et aides-soignants) sont mobilisés pour s’occuper des trente patients attendus.

Après l’annonce de son déploiement par Emmanuel Macron il y a une semaine, le départ de matériel depuis le Loiret vendredi, les tentes avaient commencé à être montées samedi, encerclées par des barrières grillagées.

“Nous avons fait le plus vite possible avec des contraintes logistiques importantes, mais beaucoup de moyens ont été mis à notre disposition pour pouvoir faire converger les hommes et le matériel ici et monter cette structure en 48 heures”, se félicite le médecin principal Antoine.

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