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A Paris, le coronavirus met un coup d’arrêt à l’animation du week-end

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A Paris, le coronavirus met un coup d’arrêt à l’animation du week-end

Berges de Seine fermées, Montmartre vidée, grandes artères exsangues… La vie dans les rues parisiennes a connu un coup d’arrêt au premier week-end de confinement contre la propagation du coronavirus, à l’exception des commerces autorisés, dernières poches d’activité visibles.

La Place de la République et son ballet quotidien de skatteurs, vélos et autres promeneurs s’est transformée en grande dalle vide, parfois perturbée par des passants, alpagués par les policiers leur demandant leur attestation de déplacement dérogatoire.

“D’habitude, le week-end avec ma copine, on va voir des amis, on mange dehors, on sort dans des bars, on se balade sur les quais… On aime bien passer notre week-end dehors”, raconte Charles Colle. Ce samedi, ce sera lecture, films et cuisine.

“On fait des plats plus élaborés, d’habitude, on est moins créatifs”, poursuit le jeune homme. “Hier j’ai fait un curry vert, là je vais préparer un ragoût à base de porc”, détaille-t-il alors qu’il s’apprête à aller faire ses courses.

Les enseignes alimentaires, autorisées à rester ouvertes, constituent les principales poches de vie extérieure restantes dans la capitale. Les habitants s’y dirigent, le pas plus ou moins pressé, certains portant des masques et en ayant en tête la “distanciation sociale” de vigueur en temps de propagation du virus.

Avec la règle du mètre de distance à respecter entre chaque personne, certaines files d’attente atteignent des dizaines de mètres.

“J’en ai pour deux heures d’attente là”, témoigne Christopher Andrain, développeur informatique, venu récupérer des oeufs et d’autres produits frais commandés en ligne auprès d’une enseigne spécialisée dans les produits fermiers.

-“Du jamais vu”-

A Barbès, quartier populaire du nord de la capitale (18e arrondissement), l’accès au marché est filtré. Les policiers contrôlent un par un les attestations de déplacement et réclament un justificatif de domicile pour s’assurer que les personnes vivent bien dans le quartier.

“30% de la clientèle de ce marché vient de très loin, on essaye de casser cette dynamique. Dorénavant, il y a une seule file pour accéder au marché et il n’y a que les étals alimentaires”, explique une fonctionnaire de la préfecture de Paris.

“L’objectif est de préserver ce marché populaire qui est le plus fréquenté de Paris”, ajoute-t-elle. En temps normal, près de 5.000 clients y affluent.

“Heureusement que le marché reste ouvert, j’ai un budget limité et si je fais mes courses ailleurs je le dépasse, je ne peux pas me le permettre”, confie Hassan, qui vient une fois par semaine faire ses courses.

Au niveau du canal Saint-Martin (10e arrondissement), noir de monde il y a encore une semaine, seuls quelques joggeurs s’aventurent désormais sur les quais.

“Mesdames, messieurs en raison de l’épidémie du coronavirus, nous vous demandons de ne pas rester sur les lieux et de rentrer chez vous”, martèle un agent de la sécurité municipale muni d’un mégaphone, en passant en voiture aux abords du canal.

Autour des Buttes-Chaumont, des dizaines de jogggeurs courent le long des grilles du parc fermé. Entre les coureurs, Richard, 55 ans, impassible, poursuit sa séance de Tai-Chi: “normalement, je la fais plusieurs fois par semaine dans le parc mais je ne peux plus, donc j’essaye de m’en rapprocher le plus possible pour garder l’ambiance des Buttes et sa nature”, poursuit-il, son attestation dans la poche.

Les lieux plus touristiques de la capitale sont aussi à l’arrêt. Les Champs-Elysées affichaient un grand calme samedi à la mi-journée et les berges de Seine, fermées pour le week-end, étaient totalement désertées.

Le calme plat ressenti sur les grandes artères de la ville tranche avec les bruits habituels de circulation et de vie sociale animée.

Si la plupart des habitants ont dû se contraindre à changer drastiquement leurs habitudes, certains y voient des bons côtés. Pour François, retraité et habitant de Montmartre, “ça a quelques avantages. Je retrouve mon quartier, vidé de ses touristes, du jamais vu. C’est calme et agréable”.

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