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A Saint-Martin, ceux qui restent tentent de recommencer à vivre comme avant Irma

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A Saint-Martin, ceux qui restent tentent de recommencer à vivre comme avant Irma

La vitrine est remplie de viennoiseries et de tartelettes. A Grand-Case, sur la partie française de l’île franco-néerlandaise de Saint-Martin dévastée par l’ouragan Irma, une longue file d’attente patiente devant la boulangerie de Rudy Lainez, qui a repris le travail.

Alors que les évacuations se poursuivent, ceux qui restent sont bien décidés à recommencer à vivre, un peu comme avant.

La boulangerie tourne sans discontinuer. Les gens en ressortent les bras chargés de pain, parfois avec quelques gâteaux. Les prix ? Les mêmes qu’avant l’ouragan Irma, pas de changement, confie le patron. “Il faut leur apporter un peu de réconfort, aux gens qui commencent à avoir faim”.

Il fonctionne avec un groupe électrogène et espère être rebranché à l’électricité rapidement “pour réduire les frais”. Mais il continuera même sans électricité parce que “le pain, c’est la vie”, dit-il.

A Marigot, plusieurs commerces rouvrent avec de petites plages horaires, comme le Lucy’s Snack, un bar où il reste quelques stocks de boissons, des bières, des sodas. “On est obligé de se remettre debout”, indique son gérant, Jean-Claude Richardson. C’est aussi à la population de faire en sorte de travailler pour redresser l’île”.

Quelques habitués sont revenus. Ensemble, il grillent quelques morceaux de viande sur un barbecue de fortune en échangeant sur les événements.

Tous évoquent l’après : “Comment va-t-on renvoyer les enfants à l’école ?” , s’interroge Natacha, une jeune maman. Son fils, dit-elle, ne peut pas rester sans école. Elle ne veut pas partir, pour ne pas encombrer sa famille en Guadeloupe.

Lorsqu’on lui annonce une reprise des cours après les vacances de la Toussaint, selon les propos du Premier ministre français Edouard Philippe, elle soupire. “On pourrait peut-être instaurer des cours, deux heures par jour sous une tente, ou dans une classe…”

– Chômage partiel –

La vie économique reprend également. Stephan Jules, directeur du Pôle régional Guadeloupe-Îles du Nord de Pôle Emploi est déjà au travail. “Dans l’immédiat, on sécurise les collègues, ceux qui veulent rester, ceux qui veulent partir, puis on instaure la continuité avec les équipes en Guadeloupe”.

D’ores et déjà, les actualisations pour tous les demandeurs d’emploi saint-martinois ont été réalisées, pour qu’ils soient indemnisés sur la base des versements du mois précédent.

“Avec les entreprises on va voir comment instaurer des mesures de chômage partiel. L’agence à Saint-Martin est encore en bon état. On en fera un point d’accueil dans les jours qui viennent pour répondre aux questions des usagers”, dit-il.

Bien qu’une partie de la population exprime encore son exaspération vis à vis de la gestion de la crise par le gouvernement, sur la “colline des téléphones”, l’un des rares endroits accessible au réseau et où l’on se retrouve pour téléphoner, les discours ne sont pas tous critiques vis à vis des forces de l’ordre.

“En quatre jours tout a été sécurisé, ils ne pouvaient pas faire mieux, souligne en souriant Peggy Brun. Tout cela a quand même été bien géré.”

Quant à la visite du président français Emmanuel Macron, mardi dans l’ile, elle juge qu”‘il faut qu’il vienne voir partout comment c’est, pour qu’il prenne conscience de l’horreur ici”.

Dans les rues de Marigot, le désencombrement des trottoirs a commencé : sur la route de l’aéroport et sur la route de l’hôpital. Deux axes qu’empruntera le convoi présidentiel.

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