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Acné : quand et comment doit-elle être prise en charge ?

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Qu’elle soit légère, modérée ou très sévère, l’acné touche 8 adolescents sur 10 et peut avoir des répercussions psychologiques, comme on le découvrira dans l’un des épisodes de la série Nina, diffusé ce soir sur France 2. La Société française de dermatologie (SFD) a publié des recommandations pour le traitement de l’acné de l’adolescent, en association avec la Haute autorité de santé (HAS).

Crèmes à base de peroxyde de benzoyle, antibiotiques, contraceptif oral, isotrétinoïne (un dérivé de la vitamine A) : pas toujours facile de s’y retrouver parmi les différents traitements de l’acné. D’autant que certains ont fait l’objet d’alertes, et d’autres ont généré des inquiétudes. C’est pourquoi la Société française de dermatologie (SFD), en association avec la Haute autorité de santé (HAS) a actualisé, en 2015, ses recommandations de traitement, en rappelant que l’acné n’est pas une affection superficielle et qu’elle doit être prise en charge dans deux situations majeures :

  • si l’acné est sévère et qu’il existe un risque de cicatrices.
  • si l’acné, quel que soit son degré de sévérité, a un retentissement psychologique sur l’adolescent (difficultés relationnelles, troubles de l’humeur voire dépression) et qu’elle interfère dans sa relation avec les autres.

Tenir compte des préférences du patient

Les recommandations actualisent celles de 2007 et insistent sur la nécessité d’adapter le traitement à la fois à la sévérité de l’acné et aux préférences du patient. “C’est particulièrement important car aucun traitement n’est efficace immédiatement. Il faut quelques semaines avant l’obtention d’une amélioration et seul le bon suivi du traitement est gage de sa réussite. Or, à ce jour, seul un patient sur deux suit le traitement qui lui a été prescrit” explique le professeur Marie Aleth Richard, dermatologue au CHU de Marseille et présidente de la SFD.

Moins de place pour les antibiotiques

En raison de leur efficacité modeste et de l’émergence de souches de bactéries résistantes aux antibiotiques, l’antibiothérapie est limitée aux seules situations où elle est nécessaire. Et conformément à ses restrictions d’utilisation, la minocycline (un antibiotique de la famille des cyclines) n’est toujours pas indiquée dans le traitement de l’acné.

Diane 35 : oui mais en 3e intention

Les nouvelles données concernant le risque de maladie thromboembolique veineuse pour les pilules de 3e et 4e génération ont conduit les dermatologues à prescrire en première intention des contraceptifs de 2e génération, contenant du levonorgestrel, et en seconde intention du norgestimate. “Mais on ne peut prescrire un contraceptif à une femme qui n’a pas besoin de contraception ou de ce type de contraception. Le choix doit être une décision partagée” insiste le Pr Bernard Guillot, dermatologue.

Quant à l’anti-acnéique Diane 35 et ses génériques (qui ont également des propriétés contraceptives), il ne doit être prescrit qu’en dernière intention si l’acné persiste malgré un traitement dermatologique bien conduit, et en concertation avec un gynécologue.

Isotrétinoïne : pour les acnés sévères et très sévères

En cas d’acné très sévère, s’il existe un risque important de cicatrices, le dermatologue pourra prescrire de l’isotrétinoïne (plus connu sous son ancien nom de commercialisation Roaccutane) en première intention. En cas d’acné sévère, l’isotrétinoïne peut être proposée si nécessaire en seconde intention avant la fin des trois premiers mois de traitement. C’est ce traitement que prend le jeune Eliot, 15 ans, dans le nouvel épisode de la sasion 3 de Nina diffusé ce soir sur France 2.

La première prescription est réservée au spécialiste. Le renouvellement est possible par le médecin généraliste.

Comme ce médicament peut provoquer des malformations graves chez le fœtus, les patientes doivent suivre une contraception efficace et faire un test de grossesse dans les 3 jours précédant la première prescription. Ce test devra être renouvelé chaque mois, dans les trois jours précédant la prescription mensuelle d’isotrétinoïne et jusqu’à 5 semaines après l’arrêt du traitement.

On ne sait pas encore formellement si le risque de dépression chez les adolescents est lié au traitement par isotrétinoïne ou à l’acné elle-même. Certains patients peuvent toutefois présenter ce risque, aussi convient-il de prévenir l’entourage lorsque ce médicament est prescrit, et d’évaluer les éventuels changements d’humeur lors de la consultation mensuelle.

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