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Affaire Kavanaugh: en moquant Ford, Trump se met à dos son propre camp

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Affaire Kavanaugh: en moquant Ford, Trump se met à dos son propre camp

L’attitude du président américain irrite jusque dans son propre camp. En se moquant ouvertement de Christine Blasey Ford, cette femme qui accuse d’agression sexuelle le juge Brett Kavanaugh, Donald Trump s’est mis à dos mercredi des sénateurs républicains dont les voix seront décisives pour confirmer son candidat à la Cour suprême.

Une attitude “inacceptable”

“Odieux”, “inacceptable”, la condamnation a pris un goût particulièrement amer dans la bouche des trois élus républicains qui pourraient se désolidariser de leur majorité, pour voter contre le juge Kavanaugh.

Leur colère est liée à l’incartade du président lors d’un meeting dans le Mississippi mardi, où il a fait rire l’assistance en se moquant de Christine Blasey Ford, une universitaire de 51 ans qui assure avoir été agressée sexuellement par Brett Kavanaugh en 1982. 

“Comment êtes-vous rentrée chez vous? Je ne m’en souviens pas. Comment vous êtes-vous rendue sur place? Je ne m’en souviens pas (…) Il y a combien d’années? Je ne sais pas, je ne sais pas, je ne sais pas”, a-t-il lancé, en feignant d’imiter la chercheuse en psychologie.

Trois sénateurs pourraient faire basculer le vote

Lors d’une audition au Sénat, jeudi dernier, Christine Blasey Ford s’est dite sûre à “100%” d’avoir été attaquée par le futur juge, mais a reconnu avoir oublié certains détails de son agression censée avoir eu lieu quand elle n’avait que 15 ans. Le magistrat conservateur, âgé aujourd’hui de 53 ans, s’est dit tout aussi certain de n’avoir jamais agressé quiconque.

Aux États-Unis, il revient au Sénat de donner son feu vert pour les postes à vie à la Cour suprême, arbitre des questions de société les plus épineuses: droit à l’avortement, régulation sur les armes à feu, mariage homosexuel…

Les républicains y détiennent actuellement une courte majorité, avec 51 sièges sur 100. La plupart soutiennent sans ciller Brett Kavanaugh, mais trois sénateurs ont émis des réserves et pourraient faire basculer le vote. Or, les trois ont fermement condamné les railleries présidentielles.

“Inacceptable”

“Evoquer un sujet aussi sensible dans un meeting n’est pas juste” et même “odieux”, a ainsi commenté le sénateur Jeff Flake. Le président “a eu complètement tort de faire ces commentaires”, a renchéri sa consoeur Susan Collins. C’était “tout à fait inapproprié et même inacceptable”, selon Lisa Murkowski.

A l’heure du mouvement #MeToo et de la prise de conscience des dégâts causés par les violences sexuelles, la gêne était palpable dans le reste du groupe républicain. 

“Je demande à tout le monde d’arrêter les attaques personnelles contre le Dr Ford et sa famille, et contre le juge Kavanaugh et sa famille”, a tweeté mercredi le chef de la commission judiciaire du Sénat, Chuck Grassley

Les états d’âme de Jeff Flake et de ses consoeurs avaient déjà contraint la majorité sénatoriale à demander un complément d’enquête du FBI sur la jeunesse du juge Kavanaugh.

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