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Affaire Mia: Rémy Daillet mis en examen pour “complicité d’enlèvement de mineur”

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Affaire Mia: Rémy Daillet mis en examen pour “complicité d’enlèvement de mineur”
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Rémy Daillet, figure des milieux complotistes, a été mis en examen mercredi notamment pour complicité d’enlèvement d’un mineur de 15 ans commis en bande organisée, pour son implication présumée dans l’enlèvement de la petite Mia en avril dans les Vosges.

M. Daillet, 54 ans, a été mis en examen “pour complicité d’enlèvement d’un mineur de 15 ans commis en bande organisée et association de malfaiteur en vue de commettre le crime d’enlèvement de mineur de quinze ans en bande organisée”, a détaillé en début de soirée devant la presse le procureur de Nancy, François Pérain, après l’interrogatoire de première comparution du suspect devant les deux magistrats qui instruisent ce dossier.

Il est la 11e personne mise en examen dans cette affaire à l’issue de laquelle la fillette avait été retrouvée saine et sauve.

“Il résulte des déclarations de personnes mises en examen que Rémy Daillet avait donné des instructions en vue de l’organisation de cet enlèvement”, a ajouté M. Pérain.

– “Renversement” –

Selon le procureur, il est soupçonné d’être l'”animateur” de la “mouvance” anti-système dans laquelle évoluaient les ravisseurs de la petite Mia : il “apparaît comme l’organisateur d’un mouvement appelé +Le Renversement+” dans lequel “il promeut l’idée selon laquelle il convient de mener des actions visant à restituer à leurs parents des enfants pourtant régulièrement placés”, a poursuivi M. Pérain.

Le quinquagénaire doit être présenté à un juge des libertés et de la détention dans la soirée, selon M. Pérain, qui précise que le parquet a requis son placement en détention provisoire.

La justice s’interroge également sur le rôle de Rémy Daillet dans d’autres affaires du même type.

“Dans le cadre d’une autre procédure diligentée par le PNAT (Parquet national antiterroriste, NDLR), un autre membre de l’organisation déclarait avoir reçu des instructions de M. Rémy Daillet pour procéder à l’enlèvement d’une mineure placée dans le secteur de Clermont-Ferrand”, a ainsi noté le procureur de Nancy.

Et dans le Doubs, le cas d’un couple qui vivait en vase clos et s’était retranché à son domicile en novembre, refusant de confier ses quatre enfants aux assistantes sociales comme le demandait un juge, intrigue les enquêteurs. C’est au contact d’un certain “Rémy, vivant en Malaisie, ancien membre du MoDem”, que ce couple aurait décidé de déscolariser ses enfants puis de se couper du monde.

Rémy Daillet, sa compagne et leurs trois enfants avaient été arrêtés fin mai sur l’île touristique malaisienne de Langkawi où ils étaient installés. Ils avaient été expulsés dimanche par la Malaisie car leurs visas étaient expirés.

Mais leur expulsion vers la France a été interrompue lors d’une escale à Singapour, où la compagne de M. Daillet, Léonie Bardet, enceinte, a été brièvement hospitalisée. La procédure a ensuite pu reprendre et la famille a pris l’avion mardi soir en direction de Paris où elle a atterri mercredi matin.

“Je constate qu’il est préjugé coupable, qu’il est désigné comme une sorte d’ennemi public numéro un et qu’on en fait beaucoup trop sur cette affaire”, avait regretté l’avocat de Rémy Daillet, Me Jean-Christophe Basson-Larbi.

– Coup d’Etat populaire –

Ancien cadre du MoDem dont il a été exclu en 2010, Rémy Daillet faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international dans le cadre de l’enquête sur l’enlèvement de Mia, 8 ans, perpétré le 13 avril dans les Vosges.

La fillette résidait chez sa grand-mère quand elle avait été kidnappée par plusieurs hommes, à la demande de la mère de l’enfant qui n’en avait plus la garde et n’avait plus le droit de la voir seule.

L’enfant et sa mère avaient été retrouvées cinq jours plus tard en Suisse dans un squat de la commune de Sainte-Croix.

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Dans une vidéo mise en ligne après l’enlèvement, Rémy Daillet avait tenté de se justifier. Sans évoquer nommément Mia, il réfutait le terme d’enlèvement.

Dans d’autres vidéos plus anciennes, il soutenait l’idée d’un coup d’Etat populaire et se disait opposé aux impôts, aux vaccins, aux masques ou à la 5G. Celui qui est déjà père de sept enfants d’un premier mariage prônait par ailleurs l’éducation par les parents à la maison.

Dans cette affaire, dix personnes au total, dont la mère de la fillette, ont déjà été mises en examen et huit d’entre elles ont été placées en détention provisoire.