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Affaire russe: la manipulation sur internet plus importante qu’estimé

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Affaire russe: la manipulation sur internet plus importante qu’estimé

Les tentatives de manipulation politique par des intérêts liés à Moscou sur les réseaux sociaux pendant la campagne de l’élection présidentielle de 2016 aux Etats-Unis ont été beaucoup plus vastes qu’initialement estimé, ont indiqué lundi plusieurs sources.

Plusieurs commissions parlementaires doivent auditionner des représentants de Facebook, Twitter et Google mardi et mercredi. Selon plusieurs médias, dont le Wall Street Journal, Facebook devrait dévoiler mardi que jusqu’à 126 millions d’utilisateurs américains du réseau social ont pu visionner l’an passé des contenus mis en ligne par des intérêts russes dans le but d’influer les élections américaines.

Facebook, Twitter et Google sont dans la ligne de mire du Congrès américain, qui enquête sur une possible ingérence russe dans la campagne qui a mené à la victoire de Donald Trump et qui considère que les réseaux sociaux ont servi de plateformes pour de la propagande venue de Russie.

Facebook avait indiqué début octobre qu’environ “10 millions de personnes aux Etats-Unis” avaient visionné des contenus sponsorisés (“ads”) financés par près de 500 comptes activés depuis la Russie et qui avaient pu servir à manipuler l’opinion, principalement en attisant les clivages idéologiques au sein de la société américaine.

Selon Facebook, ces contenus étaient financés par une entité russe appelée “Internet Research Agency” et destinée à diffuser des messages sur les réseaux sociaux via de faux comptes d’utilisateurs.

Selon le renseignement américain, Moscou a payé pendant la campagne de 2016 des groupes de “trolls” (internautes malveillants ou provocateurs) comme l’Internet Research Agency pour diffuser des messages néfastes pour la candidate démocrate Hillary Clinton et favorables à son rival victorieux, le républicain Donald Trump.

Outre les “ads”, Facebook a relevé que cet organisme basé à Saint-Pétersbourg avait également diffusé des contenus non-payants –des “posts” traditionnels– qui ont atteint un nombre beaucoup plus importants d’utilisateurs, selon le témoignage écrit préparé par Facebook en vue de ses auditions au Congrès, et cité par le Wall Street Journal et le Washington Post lundi.

Selon ce document, entre 2015 et 2017, l’Internet Research Agency a publié 80.000 fois sur le réseau et 29 millions d’utilisateurs ont reçu ces publications sur leur fil d’actualités, portant ce chiffre à 126 millions en tenant compte des partages, des commentaires et des mentions “j’aime” dont ces “posts” ont fait l’objet.

Sollicité par l’AFP, Facebook n’a pas donné suite.

Sur son blog officiel, Google a reconnu lundi, pour la première fois officiellement, avoir également trouvé des contenus du même genre.

“Nous avons trouvé des preuves de tentatives de détournement de nos plateformes pendant l’élection américaine de 2016 par des acteurs liés à l’Internet Research Agency en Russie”, a écrit Google, qui parle “d’activité limitée” sur le moteur de recherche et sa plateforme vidéo YouTube.

Sur YouTube, Google a identifié 18 chaînes (suspendues depuis par le groupe) “vraisemblablement liées” à la campagne et ayant publié environ 1.100 vidéos en anglais semblant avoir un contenu politique. Elles ont cumulé 309.000 vues aux Etats-Unis dans les 18 mois précédant l’élection.

Selon une source proche du dossier, Twitter a pour sa part identifié 36.746 comptes (soit 0,012% du nombre total de comptes Twitter) apparemment liés à un compte russe et ayant “généré de façon automatisée des contenus liés à l’élection” dans les trois mois qui ont précédé le scrutin.

Ces comptes ont diffusé environ 1,4 million de tweets liés à l’élection, qui ont produit 288 millions d’interactions sur le réseau (réponses, etc…).

Moscou a démenti plusieurs fois avoir interféré dans la campagne américaine.

Cette question de l’ingérence de la Russie dans la campagne américaine donne lieu à diverses enquêtes au Congrès et par un procureur spécial, Robert Mueller. Ce dernier a mis en cause lundi pour la première fois trois personnes, dont l’ancien directeur de campagne de Donald Trump Paul Manafort.

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