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Affaire Skripal : les deux suspects russes nient en bloc toute implication

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Affaire Skripal : les deux suspects russes nient en bloc toute implication

Dans une interview accordée à la chaîne de télévision RT, les deux suspects russes dans l’affaire Skripal ont nié jeudi toute implication et ont assuré être allés à Salisbury pour des raisons touristiques.

Les deux hommes accusés par Londres d’être des agents du renseignement militaire russe et d’avoir empoisonné l’ex-espion Sergueï Skripal et sa fille en Angleterre sont sortis de leur silence, jeudi 13 septembre, assurant être innocents et n’avoir visité Salisbury qu’en touristes.

Au lendemain des déclarations de Vladimir Poutine les appelant à se faire connaître, assurant qu’ils avaient été identifiés et qu’ils étaient des civils, Rouslan Bochirov et Alexandre Petrov ont accordé une interview à la chaîne de télévision publique russe RT.

Les deux hommes, ressemblant aux photos des deux suspects diffusées par le Royaume-Uni, ont confirmé leurs patronymes et le fait qu’ils avaient visité, le jour de l’empoisonnement de Sergueï Skripal et de sa fille, Salisbury, la ville du sud-ouest de l’Angleterre où vivait l’ex-agent double.

Devant la caméra, les deux hommes d’une quarantaine d’années, d’apparence sportive, portent des sweat-shirts sombres presque identiques et semblent mal à l’aise. “Nous sommes ceux qui ont été montrés sur les photos : Rouslan Bochirov et Alexandre Petrov”, commencent-ils, ajoutant qu’il s’agit de leurs vrais noms. Mais selon eux, leur présence à Salisbury relevait de la simple visite touristique.

“Nos amis nous avaient suggéré depuis longtemps de visiter cette ville fabuleuse”, poursuivent-ils, Rouslan Bachirov ajoutant qu’ils voulaient découvrir “la célèbre cathédrale de Salisbury”. “Elle est connue pour sa flèche de 123 mètres et son horloge, la plus ancienne du monde à toujours fonctionner”, détaille l’homme.

Une insulte à l’intelligence du public

Les deux hommes donnent d’autres détails sur leur séjour touristique anglais de trois jours, du 2 au 4 mars 2018. Le 3 mars, ils étaient déjà à Salisbury mais, à cause du mauvais temps et de la neige qui tombe ce jour-là, ils ne passent qu’une heure dans la ville.

“Nous sommes revenus le 4 parce qu’à Londres, tout avait fondu. Il faisait chaud”, ajoute Alexandre Petrov. “Peut-être qu’on est passé devant la maison des Skripal, peut-être pas. On ne sait même pas où elle est !”, précise-t-il encore.

“Les mensonges et les inventions flagrantes exprimés dans cet entretien à une télévision d’État russe sont une insulte à l’intelligence du public”, a réagi un porte-parole de Downing Street lors d’un point presse à Londres. “Ils sont profondément offensants pour les victimes de cette attaque et leurs proches”.

>> À voir sur France 24 : “LE DÉBAT – ‘Entre Moscou et Londres, une relation empoisonnée ?’ “

Selon la version des autorités anglaises, les deux agents du GRU seraint d’abord venus en repérage le 3 mars, avant de revenir à Salisbury le 4, jour où la porte d’entrée du domicile de Sergueï Skripal a été contaminée au novitchok, un agent innervant d’origine soviétique.

Quand Margarita Simonian, la rédactrice en chef de RT, demande aux deux hommes s’ils sont des agents du renseignement militaire russe (GRU), ceux-ci répondent énergiquement par la négative, Rouslan Bochirov précisant qu’ils sont “de petits entrepreneurs”.

“Nous travaillons dans l’industrie du fitness”, ajoute Alexandre Petrov en détaillant leur travail : acheter des compléments alimentaires, des protéines, raisons pour laquelle ils se déplacent régulièrement en Europe pour “étudier le marché et découvrir les nouveautés”.

Refus de montrer leur passeport

Sans surprise, ils ont aussi nié avoir tenté de tuer Sergueï Skripal, assurant qu’ils ne savaient pas qui il était jusqu’au “début de ce cauchemar”, qu’a été leur mise en accusation par Londres, selon les mots de Rouslan Bochirov.

Les deux hommes se sont aussi défendus d’avoir transporté du novitchok. Selon les services de sécurité anglais, les agents du GRU ont transporté le poison dans un flacon de parfum pour femme, mais cette version “est du délire”, s’emporte Alexandre Petrov.

“Qu’un homme normal emporte avec lui du parfum pour femme, ce n’est pas étrange ?”, renchérit Rouslan Bochirov, ajoutant que les douanes britanniques ont “regardé toutes les affaires” et que ce détail aurait fait tiquer “n’importe quel policier”.

Citée par l’agence de presse Ria Novosti, Margarita Simonian précise que les deux hommes ont refusé de répondre à “toutes les questions susceptibles de donner des informations sur leur milieu, leur biographie, leurs amis”.

“Ils ont refusé de montrer leur passeport à la caméra”, a-t-elle ajouté après cette interview de vingt-cinq minutes. Les deux hommes ont justifié cette attitude en affirmant, dans l’interview, vivre “un cauchemar” depuis que leur visage et leur identité ont été associés à l’affaire Skripal.

Depuis le début de l’affaire, le Royaume-Uni accuse Moscou d’être à l’origine de l’attaque, qui avait engendré une grave crise diplomatique entre le Kremlin et les Occidentaux. Les Skripal ont survécu à l’empoisonnement, ainsi qu’un policier contaminé en leur portant secours.

Avec AFP

Première publication : 13/09/2018

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