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Afflux de migrants en Lituanie depuis le Bélarus: l’UE pas intimidée, selon Michel

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Afflux de migrants en Lituanie depuis le Bélarus: l’UE pas intimidée, selon Michel
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Le Bélarus pourrait jouer un rôle dans l’afflux soudain de migrants en Lituanie, a estimé mardi le président du Conseil européen Charles Michel en soulignant que les membres de l’Union européenne n’étaient ni “naifs” ni “intimidés”.

Les gardes-frontières lituaniens ont arrêté durant les dernières 24 heures 131 migrants, principalement d’Afrique et du Proche-Orient, notamment d’Irak, ce qui porte à 1.300 le nombre d’entrées illégales de migrants détectées dans le pays depuis le début de l’année contre 81 seulement pour toute l’année 2020.

“Il y a effectivement une suspicion qu’il y ait un rôle du régime bélarusse”, a déclaré M. Michel durant une visite dans le bourg frontalier lituanien de Medininkai.

“Nous ne sommes pas naïfs en Europe. Nous ne sommes pas non plus intimidés”, a-t-il dit aux journalistes.

M. Michel s’est entretenu avec la Première ministre lituanienne Ingrida Simonyte, laquelle a estimé que l’afflux “préoccupant” de migrants était “inspiré par des structures du gouvernement” bélarusse.

Le président du Bélarus, Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, a accusé mardi les autorités lituaniennes d’avoir elles-mêmes déclenché cet afflux de migrants en annonçant lundi qu’il allait réduire à dix jours le processus de demande d’asile.

“Si vous déclarez au monde entier que vous aller enregistrer encore plus vite ceux qui font route par le Bélarus, ils continueront leur chemin. Vous ouvrez encore plus largement la porte à ces migrants”, a dit M. Loukachenko cité par l’agence d’Etat bélarusse Belta.

Le Bélarus a annoncé fin juin la suspension de sa participation au Partenariat oriental de l’UE, lancé en 2009 et destiné à rapprocher six ex-républiques soviétiques avec l’UE, ainsi que le rappel de son ambassadeur à Bruxelles, en représailles aux nouvelles sanctions européennes décidées après le déroutage d’un avion à bord duquel se trouvait un opposant, arrêté à l’aéroport de Minsk.

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Le Bélarus, situé aux portes de l’UE avec des frontières communes avec la Pologne, la Lettonie et la Lituanie, avait implicitement brandi à cette occasion la menace de cesser sa coopération en termes de lutte contre l’immigration illégale et le crime organisé.

La plupart des migrants arrivant en Lituanie venant d’Irak, M. Michel a dit qu’il comptait s’entretenir avec le Premier ministre irakien durant la semaine afin de procéder à des rapatriements individuels.

“Nous serons également en contact avec d’autres pays d’origine pour voir comment (…) coopérer davantage avec ces pays et envoyer le signal qu’il n’est pas possible de venir ici en utilisant des moyens illégaux”, a-t-il ajouté.

L’armée lituanienne avait monté plusieurs tentes le mois dernier face au nombre croissant de migrants. Le ministère de l’Intérieur prévoit d’agrandir ce camp pour lui permettre d’accueillir des “milliers” de migrants.

L’agence européenne Frontex a déployé vendredi une première équipe de six gardes-frontières en Lituanie, un nombre qui devrait passer à 30 dans le courant du mois.

Membre de l’UE et de l’Otan, la Lituanie accueille de nombreux opposants bélarusses, notamment la cheffe de l’opposition en exil Svetlana Tikhanovskaïa qui affirme avoir remporté légitimement l’élection présidentielle d’août 2020 face à M. Loukachenko.