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Afghanistan: à Kaboul, Otan et Pentagone réaffirment leur “engagement”

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Afghanistan: à Kaboul, Otan et Pentagone réaffirment leur “engagement”

Le chef du Pentagone Jim Mattis et le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg, en visite à Kaboul mercredi, ont réaffirmé leur “engagement” à demeurer en Afghanistan pour y priver les insurgés de toute base ou refuge.

“We are the good guys” – “nous sommes les gentils” – a martelé devant la presse M. Mattis, dont c’était la première visite depuis l’annonce en août de renforts américains, visite saluée par des tirs de roquettes des talibans.

Au moins six roquettes – bien davantage selon les riverains – ont touché la partie militaire de l’aéroport de Kaboul ainsi qu’un “quartier résidentiel” adjacent, a annoncé le ministère de l’Intérieur: “Un civil a été tué et quatre autres blessés quand une roquette a frappé leur maison”.

Les talibans ont revendiqué l’opération qui “visait l’avion” de M. Mattis. “Trois assaillants ont été arrêtés dans la maison utilisée pour tirer” selon le porte-parole du ministère Najib Danish.

Aux termes de la “nouvelle stratégie” annoncée par le président Donald Trump, trois mille Américains sont attendus en renfort des 11.000 déjà présents en Afghanistan, théâtre depuis 2001 de la plus longue guerre américaine.

Ces renforts, dont certains sont déjà en route, vont “nous donner un sérieux avantage sur tout ce que les talibans pourront tenter contre vos forces” afghanes, a estimé M. Mattis devant le président Ashraf Ghani: “Nous n’allons pas abandonner l’Afghanistan à un ennemi sans merci, qui essaie de prendre le pouvoir en tuant”.

Pour le chef du Pentagone, surnommé “Mad Dog” pour ses exploits militaires passés, tirer des roquettes sur l’aéroport, “comme sur n’importe quel aéroport international, est un crime contre des innocents: c’est comme une déclaration d’intention des talibans sur ce qu’ils sont, ça témoigne de leur approche”.

“En fait, c’est ce qu’ils ont toujours fait, mais ils vont trouver les forces afghanes face à eux”, a-t-il prévenu.

Pas question de laisser “les talibans, le groupe Etat islamique et le réseau Haqqani” (puissant réseau insurgé installé à la frontière avec le Pakistan) se renforcer dans le pays, a-t-il lancé.

– Plus de 15 pays –

“Plus l’Afghanistan reste stable, plus nous sommes en sécurité” a également affirmé M. Stoltenberg, rappelant que “plus de quinze pays membres de l’Otan ont déjà donné leur accord pour l’envoi de troupes supplémentaires”.

“L’Otan ne part pas quand ça se gâte. Nous tenons nos promesses” a-t-il ajouté sur Twitter.

Les Etats-Unis ont appelé l’Otan à augmenter les forces de l’opération Resolute Support – 5.000 hommes actuellement – et le président Ghani a réitéré ce v?u mercredi: “Maintenant que le général Mattis a décidé d’envoyer plus d’hommes, j’espère que les autres membres de l’Otan en feront autant”, a-t-il glissé.

Mi-septembre, les chefs d’état-major des 29 membres de l’Alliance Atlantique ont “reconnu la nécessité de répondre” à cette requête, se donnant toutefois jusqu’en octobre pour annoncer leur décision.

M. Mattis, qui effectue sa deuxième visite à Kaboul après une brève escale le 24 avril, était arrivé mercredi matin en provenance d’Inde, au beau milieu de l’escalade politico-militaire avec la Corée du Nord.

Il a également commenté les allégations selon lesquelles la Russie et l’Iran distribueraient des armes aux talibans pour contrer l’EI – accusations émanant notamment des autorités afghanes.

“Ces deux pays ayant eux-mêmes souffert du terrorisme seraient extrêmement mal avisés de soutenir le terrorisme chez les autres en espérant y échapper”, a-t-il estimé.

Après avoir longuement hésité, le président Donald Trump avait dévoilé fin août sa “nouvelle stratégie” pour soutenir le régime de Kaboul face aux insurgés islamistes, estimant qu’un retrait créerait un “vide” qui profiterait aux “terroristes”.

Les forces régulières afghanes, qui subissent des pertes considérables – plus de 7.000 morts et 12.000 blessés en 2016 -, reculent de fait face aux insurgés et leur ont abandonné plus d’un tiers du territoire.

L’opération RS est principalement chargée de former et d’encadrer ces forces, tandis que les Etats-Unis mènent, parallèlement, des opérations antiterroristes notamment en conduisant des raids aériens.

Récemment, l’armée américaine a reconnu compter 11.000 hommes sur le terrain et non 8.400 comme annoncé officiellement.

Dimanche, le porte-parole du ministère de la Défense, le général Dawlat Waziri, a annoncé que plus de 20.000 opérations militaires avaient été conduites contre les insurgés sur les six premiers mois de l’année.

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