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Afghanistan: combats urbains dans une ville du sud et près de Hérat, dans l’ouest

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Afghanistan: combats urbains dans une ville du sud et près de Hérat, dans l’ouest
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Des combats urbains opposaient dimanche forces afghanes et talibans dans Lashkar Gah, une des trois capitales provinciales afghanes sous la menace directe des insurgés, qui se sont aussi rapprochés d’Hérat et ont tiré des roquettes sur l’aéroport de Kandahar, les grandes villes de l’ouest et du sud de l’Afghanistan.

Repoussés une première fois samedi de Lashkar Gah, capitale de la province méridionale du Helmand, les insurgés sont revenus en force dimanche et sont à nouveau parvenus à pénétrer dans cette ville de 200.000 habitants.

“Il y a des combats à l’intérieur de la ville et nous avons demandé le déploiement de forces spéciales”, a déclaré dimanche à l’AFP Ataullah Afghan, chef du conseil provincial du Helmand.

Talibans et forces afghanes “s’affrontent rue par rue”, la ville est “bombardée”, a déclaré dimanche Badshah Khan, un habitant, ajoutant que les insurgés s’étaient emparés de plusieurs bâtiments administratifs. Il a évoqué une “ville morte” aux rues jonchées de cadavres.

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“Depuis l’hôpital, nous avons entendu des bombardements toute la nuit et la matinée, ainsi que des tirs d’armes légères, de mitrailleuses, de tireurs d’élite et d’artillerie”, a expliqué Viktor Urosevic, coordinateur médical à Lashkar Gah de l’ONG italienne Emergency, dans un communiqué de l’organisation.

Les 98 lits de l’hôpital d’Emergency étaient parfois tous occupés ces dernières 24 heures, a-t-il ajouté, “actuellement nous sommes pleins à 90% et admettons les patients ayant besoin de soins urgents vitaux”.

– Miliciens –

A Kandahar, capitale de la province éponyme, voisine de celle du Helmand, la piste de l’aéroport, endommagée dans la nuit par deux roquettes, a été réparée et le trafic aérien a repris, a indiqué dimanche Massoud Pashtun, directeur de l’aéroport.

“Nous avons tiré les roquettes sur (l’aéroport de) Kandahar, car c’est de là qu’ils nous bombardent”, a expliqué à l’AFP Zabihullah Mujahid, porte-parole des talibans.

L’aéroport de Kandahar partage sa seule piste avec une base aérienne militaire, essentielle pour le ravitaillement des forces afghanes qui affrontent depuis plusieurs semaines les talibans dans les faubourgs de cette ville de 650.000 habitants, la deuxième du pays, où ont afflué des milliers de personnes fuyant les combats.

Dimanche, les insurgés se sont aussi encore rapprochés des limites d’Hérat, au quatrième jour consécutif de combats près de cette ville, ouvrant un nouveau front depuis les faubourgs ouest, alors que les combats se concentraient essentiellement ces derniers jours au sud de la ville.

“Les talibans ont attaqué dans la matinée le district n°7”, situé à quelques km à l’ouest de la ville, “mais ont été repoussés”, a indiqué à l’AFP Jailani Farhad, porte-parole du gouverneur de la province d’Hérat.

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Selon un correspondant de l’AFP, des miliciens antitalibans d’Ismail Khan, puissant chef de guerre local, vétéran de la guerre contre l’occupation soviétique (1979-1989), ont affronté dans la journée les talibans à environ 7 km à l’ouest de la ville.

A une dizaine de km au sud d’Hérat, les insurgés se sont emparés d’un pont, Pul Malan, et ont affronté dimanche les forces afghanes près d’un autre pont, Pashtun Pol, sur la route reliant Hérat à l’aéroport.

Le ministère afghan de la Défense a annoncé l’arrivée de centaines de soldats des forces spéciales dimanche à Hérat “pour accroître les opérations offensives et anéantir les talibans”.

– Désastre –

Les talibans se sont ces dernières semaines notamment emparés de deux postes-frontières de la province d’Hérat, celui d’Islam Qala, principal point de passage avec l’Iran, et celui de Torghundi avec le Turkménistan.

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La chute de Kandahar, ville dont les talibans avaient fait l’épicentre de leur régime quand ils gouvernaient l’Afghanistan (1996-2001), imposant leur version ultrarigoriste de la loi islamique, ou celle d’Hérat, troisième ville du pays (600.000 habitants), proche de l’Iran, seraient un désastre pour les autorités afghanes et pour le moral de leurs soldats, déjà sérieusement entamé.

Elles renforceraient aussi les doutes sur la capacité de l’armée afghane à empêcher les talibans de s’emparer par la force du pouvoir.

Ces trois derniers mois, ceux-ci ont conquis de vastes territoires ruraux, lors d’une offensive lancée à la faveur du retrait définitif des forces internationales du pays, désormais quasiment achevé.

Les forces afghanes n’ont jusqu’ici opposé qu’une faible résistance et ne contrôlent plus pour l’essentiel que les principaux grands axes et les capitales provinciales, dont certaines sont encerclées.

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Dimanche, la Mission de l’ONU en Afghanistan (Unama) a “appelé les talibans à enquêter et fournir des réponses au sujet de l’attaque” de ses bureaux à Hérat, visés vendredi par des tirs de lance-roquettes et d’armes à feu et théâtre “de nouvelles violences samedi”.

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