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Afghanistan: Washington va reprendre les pourparlers avec les talibans en espérant un accord

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Afghanistan: Washington va reprendre les pourparlers avec les talibans en espérant un accord

Les Etats-Unis vont reprendre dans les tout prochains jours les pourparlers avec les talibans, dans l’espoir de trouver un accord qui permette à Donald Trump de sonner le rappel des soldats américains d’Afghanistan après 18 ans de conflit.

Le principal négociateur américain, Zalmay Khalilzad, devait quitter mardi les Etats-Unis pour se rendre à Doha, une dizaine de jours seulement après la fin du dernier cycle de négociations avec les insurgés dans la capitale du Qatar, a annoncé le département d’Etat américain.

Les deux parties, qui ont entamé il y a un an ce dialogue direct et inédit, avaient alors salué d'”excellents progrès”.

Mais depuis, la violence est venue rappeler à quel point il sera difficile de mettre un terme à la plus vieille guerre des Etats-Unis, déclenchée par l’invasion de l’Afghanistan dans la foulée des attentats du 11 septembres 2001 pour déloger du pouvoir les talibans, accusés de protéger le réseau jihadiste Al-Qaïda.

Samedi, un kamikaze du groupe Etat islamique (EI) s’est fait exploser lors d’un mariage à Kaboul, faisant 63 morts.

“Nous devons accélérer le processus de paix afghan, y compris les négociations interafghanes”, avait réagi Zalmay Khalilzad, estimant que seule une réussite de ces discussions permettrait aux Afghans de “vaincre l’EI”.

L’administration Trump ne cache pas qu’elle espère que ce nouveau cycle de pourparlers à Doha puisse être le dernier et déboucher sur un accord historique avec les insurgés. “Les discussions se passent bien”, a redit mardi le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.

Mais une percée à déjà été annoncée comme imminente à plusieurs reprises depuis début août.

– “Réduire la violence” –

L’émissaire américain doit ensuite se rendre à Kaboul pour de nouvelles consultations avec le gouvernement pour “encourager” les préparatifs en vue de négociations interafghanes, selon le département d’Etat américain. D’autres déplacements auprès de pays partenaires ou de voisins de l’Afghanistan ne sont pas à exclure pour finaliser l’entente avec les talibans.

Les grands axes d’un éventuel accord sont connus.

Il devrait avant tout prévoir un retrait militaire américain plus ou moins complet, avec un calendrier à la clé, pour tenir un engagement du président des Etats-Unis, qui a promis de longue date de mettre un terme aux “guerres sans fin” jugées trop coûteuses.

“On est là-bas depuis 18 ans, c’est ridicule”, a encore une fois pesté mardi Donald Trump.

Le retrait américain est la principale revendication des talibans qui s’engageraient en retour à ce que les territoires qu’ils contrôlent ne puissent plus être utilisés par des organisations “terroristes”. Les insurgés accepteraient également, pour la première fois, d’engager des négociations de paix avec le gouvernement de Kaboul, qui pourraient démarrer très rapidement à Oslo.

Une trêve entre talibans et Américains, ou à tout le moins une “réduction de la violence”, devrait également figurer dans le texte, mais pas à ce stade un cessez-le-feu général qui dépendra des progrès réalisés par la suite à Oslo.

Mais les modalités, l’ampleur et le calendrier du retrait américain, encore inconnus, soulèvent de nombreuses craintes de la part d’une partie de la classe politique et des observateurs à Washington qui redoutent l’empressement de Donald Trump à quitter l’Afghanistan avant l’élection présidentielle de 2020 aux Etats-Unis, à laquelle il briguera un second mandat, au risque d’aggraver la guerre civile et de raviver la menace terroriste.

Pressé de conserver une force en Afghanistan face à la menace de l’EI et d’Al-Qaïda, le président américain a assuré mardi que les Etats-Unis auraient “toujours quelqu’un sur place”. “Nous ramenons une partie de nos troupes à la maison mais nous devons conserver une présence”, a-t-il ajouté, sans toutefois préciser s’il s’agirait de forces de combat ou d’unités du renseignement.

L’US Army avait jusque récemment 14.000 soldats en Afghanistan, un nombre ramené selon Donald Trump à 13.000.

“Notre volonté, c’est de créer les conditions sur le terrain pour faire ce qu’a promis le président Trump, c’est-à-dire diminuer” une opération “qui coûte 30, 35 milliards de dollars par an au contribuable ainsi que des vies américaines”, a dit Mike Pompeo sur la chaîne CNBC. “Si on peut réduire la violence, nous ouvrirons la voie à un retrait non seulement du soutien américain, mais également des forces de l’Otan”, a-t-il ajouté, semblant lier clairement le départ des troupes à une vraie accalmie sur le terrain.