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Agression de Vendin-le-Vieil: mobilisation des surveillants pénitentiaires, Macron annonce un …

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Agression de Vendin-le-Vieil: mobilisation des surveillants pénitentiaires, Macron annonce un …

Emmanuel Macron a annoncé lundi un “plan global” pour les prisons, lors d’une journée de mobilisation des surveillants pénitentiaires qui a provoqué la démission du directeur de l’établissement de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), où trois d’entre eux ont été blessés jeudi par un détenu jihadiste.

L’opération “prison morte”, à l’appel des trois syndicats Ufap-Unsa Justice (majoritaire), CGT-Pénitentiaire et FO-Pénitentiaire, a été lancée tôt lundi matin pour réclamer “plus de sécurité” pour les personnels des prisons.

“Les deux tiers” des 188 établissements en France ont été “impactés” par des blocages ou des débrayages, selon un bilan dressé à la mi-journée par la direction de l’administration pénitentiaire.

Certains barrages ont commencé à être levés dans la matinée après l’annonce de la démission du directeur de la prison de Vendin-le-Vieil, réclamée par les organisations syndicales.

Peu après, dans un discours prononcé à l’occasion de l’audience solennelle de rentrée de la Cour de Cassation, Emmanuel Macron a promis un “plan pénitentiaire global” d’ici fin février, jugeant “indignes le taux d’occupation dans les prisons, les matelas au sol, les conditions de travail des personnels pénitentiaires”.

Vendin-le-Vieil a été l’épicentre de la mobilisation, après que trois gardiens y ont été blessés jeudi à l’arme blanche par l’islamiste allemand Christian Ganczarski, un des instigateurs de l’attentat contre la synagogue de Djerba (Tunisie) en avril 2002.

La ministre de la Justice Nicole Belloubet doit se rendre mardi dans cet établissement de haute sécurité, inauguré en mars 2015, qui accueille une centaine de détenus.

A “Vendin, on est juste l’image de ce qui se passe ailleurs. On a été l’élément déclencheur mais on aimerait bien aussi que ça règle beaucoup de problèmes”, a déclaré à l’AFP Grégory Strzempek, secrétaire local Ufap-Unsa Justice.

L’agression “a mis en avant des défaillances au niveau de la sécurité”, a souligné auprès de l’AFP Christopher Dorangeville, secrétaire général de la CGT-Pénitentiaire: “Il faut plus de sécurité, plus de moyens, plus de personnel”.

– ‘Tâtonnement’ –

A travers la France, barricades de palettes, pneus enflammés et banderoles ont été installés au petit matin pour perturber le fonctionnement quotidien des prisons, de la tenue des parloirs à l’extraction de détenus en passant par l’approvisionnement de la cantine ou l’accueil d’intervenants extérieurs.

De Strasbourg à Nantes, de la prison des Baumettes de Marseille aux Hauts-de France, où “l’intégralité” des 17 prisons ont été bloquées selon l’Ufap-Unsa, des blocages et des débrayages ont largement perturbé le fonctionnement des établissements.

Un rassemblement est prévu à Fleury-Mérogis (Essonne) à 18H00, en vue d’un “blocage total”, ont annoncé des sources syndicales.

“Les prisons françaises sont tristement célèbres pour leur vétusté et leur surpopulation” et “les conditions de détention indignes subies par les détenus se répercutent sur les conditions de travail de ceux qui oeuvrent au quotidien dans ces établissements”, a déploré l’Union syndicale des magistrats (USM) dans un communiqué de soutien au mouvement.

Tout en disant “comprendre l’exaspération des surveillants”, le Syndicat national des directeurs de prison (SNDP) a, lui, jugé “inadmissible et choquant de demander l’ouverture de négociations en posant comme préalable le départ d’un directeur”.

“La prise en charge des détenus est quelque chose de complexe. (…) Pour les détenus radicalisés, on tente plusieurs choses depuis ces dernières années. On tâtonne, ce tâtonnement est nécessaire”, a expliqué à l’AFP son premier secrétaire Damien Pellen.

Le ministère de la Justice a demandé une mission d’inspection à Vendin-le-Vieil.

Les investigations sur les circonstances de l’agression et les responsabilités “ont déjà commencé” et la garde des Sceaux “prendra les décisions adaptées dès la remise des conclusions”, avait indiqué samedi la chancellerie.

Vendin-le-Vieil doit accueillir prochainement Salah Abdeslam, actuellement détenu à Fleury-Mérogis et dernier survivant des commandos des attentats du 13 novembre 2015 (130 morts), lors de son procès en Belgique. Mme Belloubet a estimé qu'”il n’y a pas de raison de revenir sur cette décision”.

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