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Air France: menace de grève après le “débarquement” d’un commandant de bord

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Air France: menace de grève après le “débarquement” d’un commandant de bord

L’ensemble des syndicats de pilotes d’Air France ont dénoncé jeudi le non-respect par la direction d’une “règle fondamentale” de l’aviation civile, qui confie “pour des raisons de sécurité” au commandant de bord effectuant un vol “la responsabilité de la mission”, et menacé d’une grève jeudi prochain.

Dans un communiqué commun, les trois syndicats de pilotes d’Air France – SNPL, Spaf et Alter – dénoncent le “débarquement” mardi par la compagnie d’un commandant de bord qui avait refusé “pour des raisons de sécurité” d’effectuer un vol au départ de l’aéroport d?Orly “avec une composition d’équipage dégradée”.

En remplaçant “contre son gré” ce commandant de bord, la direction “a choisi, de manière inédite, de piétiner cette règle fondamentale”, qui confie “au commandant de bord exécutant un vol, la responsabilité de la mission”. Elle “bafoue les dispositions du Code des transports et du Code de l’aviation civile relatives aux prérogatives des commandants de bord”, estiment les syndicats.

Ils veulent que la direction “reconnaisse que cette décision n’était pas conforme au respect des prérogatives des commandants de bord” et “rappelle le périmètre de ces prérogatives à l’ensemble de l’encadrement”. Ils demandent aussi que soient modifiées des “dispositions litigieuses” du manuel d’exploitation d’Air France qui pourraient donner lieu à des “interprétations” concernant ces prérogatives.

Si “aucune réponse satisfaisante” n’est apportée, les trois syndicats “appelleront les pilotes à cesser le travail” le 11 janvier. Un préavis de grève devait être déposé dans la journée, a précisé à l’AFP Philippe Evain, président du SNPL.

Sollicitée, la direction d’Air France n’avait pas donné suite à la mi-journée.

Mardi, en l’absence d’un “chef de cabine qualifié” pour un vol au départ d’Orly, la direction a voulu “désigner un steward pour exercer cette fonction”, c’est-à-dire “quelqu’un qui n’a pas l’étoffe pour ce rôle capital” en cas d’incident, d’évacuation, a expliqué M. Evain. Le pilote a, lui, demandé “un chef de cabine compétent” et proposé d’attendre “qu’il y en ait un de réserve disponible” et la direction l’a “débarqué”, a-t-il ajouté.

Les pilotes “ne sauraient accepter d’exercer leur métier sous la pression d’un management qui fait passer les questions de rentabilité loin devant la sécurité des passagers, des membres d’équipage et des aéronefs”, soulignent les syndicats.

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