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Air France taille dans ses effectifs et son réseau court-courrier

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Air France taille dans ses effectifs et son réseau court-courrier

Poussé par la crise du Covid-19 à accélérer sa restructuration, le groupe Air France doit officialiser vendredi la suppression de plus de 7.500 postes d’ici fin 2022, pour l’essentiel via des départs naturels non remplacés et des départs volontaires, même si des licenciements dans le court-courrier ne sont pas exclus.

Le groupe veut supprimer 6.560 postes en CDI équivalents temps plein (ETP) sur environ 41.000 au sein de sa compagnie historique, soit 16% des effectifs d’Air France, a appris dès mardi l’AFP auprès de sources syndicales.

Au sein de la filiale régionale Hop!, née en 2013 de la fusion des compagnies Brit Air, Régional et Airlinair, la réduction des effectifs sera encore plus sévère pour atteindre 40%, avec un peu plus de 1.000 postes supprimés sur environ 2.400 emplois (ETP), de sources concordantes.

Sollicitée par l’AFP, la direction d’Air France n’a pas confirmé ces chiffres, souhaitant réserver “la primeur de la présentation de ses orientations stratégiques et de leurs impacts en matière d’emploi aux partenaires sociaux et aux instances représentatives du personnel”.

“La baisse durable d’activité et le contexte économique liés à la crise du Covid-19 imposent d’accélérer la transformation d’Air France”, affirme-t-elle, en disant vouloir privilégier “le volontariat et les mobilités”.

Les directions détailleront les perspectives sur l’emploi dans les deux compagnies au cours de réunions programmées à 9H00: un comité social et économique central (CSEC) extraordinaire porte de Montreuil à Paris pour Air France et un CSE extraordinaire à l’aéroport de Nantes pour Hop!.

Chez Air France, un peu plus de la moitié (3.500) des 6.560 postes à supprimer doivent l’être via des départs naturels non remplacés, selon un document consulté par l’AFP en amont du CSEC.

La direction souhaite régler rapidement la question du sureffectif au sein du personnel navigant en négociant des ruptures conventionnelles collectives (RCC). Le SNPL, syndicat majoritaire chez les pilotes, a déjà donné son feu vert à un tel dispositif prévoyant le départ volontaire d’ici la fin de l’année d’environ 400 pilotes, soit 10% des effectifs de la catégorie. Les hôtesses et stewards négocient encore avec la direction, qui ambitionne de réduire “dès le 4e trimestre 2020” un sureffectif estimé à 1.680 postes en 2021.

– Départs contraints? –

Pour le personnel au sol, la direction cible 2.630 postes (hors départs naturels non remplacés) et s’oriente vers un projet de PDV-PSE (plan de départs volontaires-plan de sauvegarde de l’emploi) destiné à “accompagner les réductions d’emploi en privilégiant le volontariat”, selon le document consulté.

Les fonctions support (services administratifs, etc.) comme les fonctions “opérationnelles” (mécaniciens, manutentionnaires, agent d’escales…) sont concernées et les premiers départs prévus début 2021.

Le réseau court-courrier fera figure d’exception: si les départs volontaires ne sont pas suffisants et les mobilités géographiques refusées par les salariés, il pourrait y avoir des licenciements secs, une première chez Air France.

Il en ira de même chez Hop!, dont le personnel a déjà connu plusieurs restructurations.

La compagnie spécialiste des lignes interrégionales connaîtra des départs naturels non remplacés et un PDV-PSE pour l’ensemble du personnel. Sa flotte doit passer de 57 à une trentaine d’avions et se concentrer sur l’alimentation des hubs de Lyon et Paris-Charles-de-Gaulle, ce qui va entraîner la fermeture des sites de maintenance de Morlaix et Lille ainsi que la fermeture de 12 des 14 bases de personnel navigant, dont celles d’Orly et Toulouse, selon des sources concordantes.

Fortement secoué par la crise du Covid-19, comme l’ensemble du secteur, le groupe Air France est lancé dans un “plan de reconstruction” qui prévoit une réduction de son réseau français (déficitaire) de 40% d’ici à la fin 2021.

L’État français, après avoir accordé à Air France-KLM un soutien financier de 7 milliards d’euros, dont 4 milliards de prêts bancaires garantis à 90% et 3 milliards de prêt direct, avait demandé au printemps au groupe franco-néerlandais d’améliorer sa rentabilité et son impact environnemental et d’entamer une réflexion sur son réseau en France.

Les destinations au départ d’Orly disposant d’une alternative ferroviaire de moins de 2H30 et les routes transversales très déficitaires sont menacées.

Les syndicats redoutent également un transfert de certaines lignes intérieures vers la low-cost du groupe, Transavia, jusqu’ici cantonnée à l’exploitation du réseau moyen-courrier.

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