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Albanie: cuisses de grenouille, Mercedes et drapeaux européens

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Albanie: cuisses de grenouille, Mercedes et drapeaux européens

Cinq choses à savoir sur l’Albanie, un pays profondément attaché à l’Europe, dont les habitants ont été séparés pendant des siècles d’occupation ottomane puis une dictature communiste autarcique.

La Commission européenne a recommandé l’ouverture des négociations d’adhésion à l’Union européenne (UE).

Mercedes et Europe, passions nationales

Flambant neuves ou brinquebalantes, les Mercedes sont la voiture nationale, pesant pour 40% du parc automobile selon le ministère des Transports.

Le visiteur remarquera également l’omniprésence de deux drapeaux: l’aigle bicéphale noir sur fond rouge, l’étendard national; mais aussi la bannière de l’Union européenne. Isolés du reste du monde sous le communisme, “les Albanais sont obsédés par l’Europe. L’Europe est pour eux un amour maladif mais aussi un vrai modèle”, dit l’écrivain Ismail Kadaré.

Le tourisme, secteur prometteur mais sous-exploité

Mer, montagne, rivières, sites antiques ou ottomans, bunkers communistes transformés en restaurants, gastronomie riche avec cuisses de grenouille, gibier et fruits de mer: l’Albanie a tout pour attirer les touristes. Ce potentiel est sous-exploité, par la faute d’infrastructures hôtelières et routières insuffisantes. Quand ces infrastructures sont bâties, c’est souvent de manière anarchique.

Ce pays de 2,9 millions d’habitants a attiré 4,6 millions de visiteurs en 2016, selon le ministère du Tourisme.

Une émigration massive

Selon le journal Monitor, l’Albanie a un taux d’émigration considérable, avec une diaspora de 1,2 million de personnes. La faute à un niveau de vie parmi les plus bas d’Europe (salaire moyen de 355 euros), selon l’Institut national des Statistiques (INSTAT). Le chômage touche un jeune sur trois. Au début des années 1990, la moyenne d’âge était de 28 ans, la plus jeune en Europe. Elle est désormais de 37 ans, selon l’INSTAT.

L’Europe occidentale, notamment l’Allemagne et la France, ont été confrontés à un afflux massif de demandeurs d’asile albanais. Le phénomène serait toutefois en diminution, même si aucun chiffre n’a été rendu public.

A cette émigration massive s’ajoute une baisse de la fécondité.

Cannabis et corruption

L’Albanie est le principal exportateur d’herbe de cannabis vers l’UE, notamment l’Italie, selon les rapports successifs d’Europol. Ce commerce représenterait un tiers de la valeur du produit intérieur brut (PIB), selon des sources diplomatiques occidentales. Tirana assure être en train de gagner la bataille.

Les sommes en jeu nourrissent la corruption. L’UE exige de l’Albanie une réforme de son système judicaire et pénal: après la mise en place d’un système de contrôle du passé et du patrimoine des magistrats, une loi récente prévoit de licencier tout policier soupçonné de corruption et de liens avec le crime organisé.

Talion et Vierges jurées, des traditions en voie d’extinction

Ismail Kadaré en a fait un de ces thèmes: à l’étranger, l’Albanie est associée à la vendetta locale, la “Gjakmarrja”. Dans les faits, on n’est pas loin de l’extinction de cette tradition régie par un code d’honneur du XVe siècle, le “Kanun”. Quelques dizaines de personnes sont encore enfermées dans ce cycle infernal de vengeances familiales.

Autre tradition déclinante, celle des “vierges” jurées, les “burrënesha”, ces femmes qui, parfois pour refuser un mariage ou parce qu’elles étaient enfant unique, vivaient comme des hommes et étaient traitées comme tels dans une société patriarcale. Elles ne sont plus qu’une poignée.

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