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Allemagne: des suspects de l’EI dans des foyers de réfugiés

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Allemagne: des suspects de l’EI dans des foyers de réfugiés

AFP – La police allemande a annoncé jeudi trois arrestations lors d’une opération d’envergure visant des Algériens, dont certains vivaient dans des centres de réfugiés et soupçonnés de préparer une attaque en lien avec l’organisation État islamique.

Deux des Algériens recherchés ont été interpellés. L’un faisait l’objet d’un mandat d’arrêt des autorités algériennes pour son appartenance présumée à l’organisation État islamique, a précisé à l’AFP un porte-parole de la police berlinoise.  Une femme a également été arrêtée en Rhénanie du Nord-Westphalie pour d’autres motifs, selon le porte-parole, qui n’était pas en mesure de fournir davantage de précisions. Ces Algériens vivaient dans des foyers pour réfugiés en Rhénanie du Nord-Westphalie et en Basse-Saxe, a souligné le porte-parole de la police de Berlin, Stefan Redlich, sur la chaîne d’informations en continu N24.

«Nous avons bien travaillé avec nos collègues en Rhénanie du Nord-Westphalie et en Basse-Saxe (…) les foyers de réfugiés (dans ces régions) où vivaient les suspects ont été perquisitionnés», a-t-il martelé.

L’Allemagne a ouvert ses portes l’an dernier à quelque 1,1 million de réfugiés, dont 430 000 Syriens jetés sur les routes de l’exil par la guerre qui ravage leur pays et qui arrivent au bout d’une longue et périlleuse odyssée. Cette politique d’accueil vaut à la chancelière Angela Merkel d’être de plus en plus critiquée.

«ACTE GRAVE» EN PRÉPARATION

Le principal suspect arrêté, un Algérien de 35 ans, se trouvait dans un centre d’accueil pour migrants à Attendorn, une petite ville à 80 km de Cologne (ouest), selon des sources au sein des services allemands de sécurité interrogées par l’agence de presse allemande DPA. À Hanovre (nord-ouest), capitale régionale de la Basse-Saxe, un foyer de réfugiés a également été perquisitionné, selon ces sources.

Les quatre hommes sont soupçonnés d’avoir préparé «un acte grave menaçant la sécurité de l’État», selon un communiqué de la police berlinoise. L’un des deux hommes arrêtés a été formé aux armes en Syrie, précise en outre le communiqué. Le deuxième homme interpellé, à Berlin, l’a été pour falsification de documents. Dans la capitale allemande, les perquisitions ont eu lieu dans quatre appartements et deux lieux de travail.

Des policiers masqués sont sortis d’un immeuble du quartier de Kreuzberg avec un suspect dont le visage était dissimulé par une serviette, a constaté un photographe de l’AFP. Au total, 450 policiers, dont certains d’unités spéciales, ont été mobilisés dans cette vaste opération, selon le porte-parole. Depuis les attentats jihadistes à Paris du 13 novembre, les autorités allemandes ont indiqué à plusieurs reprises que l’Allemagne était aussi menacée par des attaques islamistes.

Certains responsables ont également mis en garde contre le risque que des jihadistes se glissent dans l’immense foule de réfugiés qui a fait route depuis l’été vers l’Allemagne, en provenance notamment des zones de conflit en Syrie ou en Irak. L’assaillant d’un commissariat parisien, abattu par la police française début janvier, avait par exemple été enregistré comme demandeur d’asile dans sept pays européens, dont l’Allemagne.

Deux des kamikazes qui se sont fait exploser le 13 novembre aux alentours du Stade de France, près de Paris, s’étaient également, selon l’enquête, mêlés à l’automne au flot des migrants, utilisant des passeports syriens avec de fausses identités.

SÉRIE D’ALERTES

L’Allemagne a également été secouée par une série d’alertes. Lors du réveillon du Nouvel-An à Munich (sud), deux des gares de la capitale bavaroise avaient été fermées au public en raison d’un risque d’attaque. En novembre, un match de foot Allemagne-Pays-Bas avait été annulé à Hanovre (nord) à la dernière minute.

Aucune arrestation n’a été annoncée après ces alertes. Les interpellations de jeudi interviennent alors que dans l’ouest du pays, en particulier en Rhénanie du Nord-Westphalie, la saison du carnaval atteint son apogée à partir de jeudi. Des milliers de personnes, déguisées, sont attendues dans les rues pour l’occasion, en particulier à Cologne.

Cette année, le carnaval, qui compte parmi les traditions populaires les plus ancrées en Allemagne, est placé sous le signe de la sécurité après une vague d’agressions sexuelles durant la nuit de la Saint-Sylvestre et attribuées par la police à des migrants venus principalement d’Afrique du Nord.

RAID AÉRIEN DE LA FRANCE

La France a mené lundi en Syrie un raid aérien, conjointement avec des avions de la coalition dirigée par Washington, qui a permis de détruire un «camp d’entraînement» du groupe État islamique (EI), a annoncé jeudi le ministère français de la Défense.

Ce raid a été mené «à une soixantaine de kilomètres au nord-est d’Alep dans la région de Manbij», précise un communiqué du ministère. Il «a permis de détruire un site important servant à Daech (acronyme arabe de l’EI) de camp d’entraînement et de stockage d’armement».

«Le raid était composé d’une vingtaine d’aéronefs, dont des chasseurs Rafale français qui ont frappé avec des missiles SCALP», ajoute le ministère dans son communiqué. «Lors de cette frappe, un des missiles SCALP a été victime d’un incident technique le rendant inopérant. Il s’est disloqué en s’écrasant dans un champ», précise-t-il.

Le communiqué du ministère ne fait pas mention de personnes tuées ou blessées lors de cette opération. Mercredi, une vingtaine de pays participant à la lutte contre l’État islamique en Irak et en Syrie avaient promis d’intensifier leur campagne contre ce groupe jihadiste. Depuis plus d’un an, Washington affirme avoir «lancé près de 10 000 frappes aériennes» en Irak et Syrie.