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Allemagne: Merkel se rapproche d’un accord pour former un gouvernement

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Allemagne: Merkel se rapproche d’un accord pour former un gouvernement

Après plus de 24 heures de négociations ardues, Angela Merkel et sociaux-démocrates se rapprochaient d’un accord pour former un gouvernement vendredi matin, qui permettrait au pays de sortir d’une impasse politique sans précédent.

“Nous sommes proches du but”, a déclaré à l’AFP une source proche des négociateurs.

Selon plusieurs médias allemands, les discussions avaient patiné toute la nuit notamment sur des questions fiscales et sur la politique migratoire. Ouvertes il y a cinq jours, elles connaissent leur épilogue depuis jeudi matin et l’ouverture d’une dernière session marathon.

Jamais la chancelière n’aura négocié aussi longtemps, quel que soit le sujet, relève le quotidien Die Welt. Les pourparlers pour le maintien de la Grèce dans la zone euro ou le traité de paix de Minsk pour l’Ukraine orientale avaient duré “seulement” 17 heures.

Dès son arrivée jeudi, Angela Merkel a parlé de “gros obstacles” à surmonter.

Après avoir d’abord échoué en novembre à s’entendre sur une coalition majoritaire avec les écologistes et les libéraux, elle n’a plus le droit à l’erreur.

La chancelière de 63 ans s’est dite prête à “trouver des compromis constructifs” entre son camp démocrate-chrétien (CDU et CSU) et les sociaux-démocrates du SPD, mais sans dépasser certaines lignes rouges.

Face au risque de blocage, le président allemand Frank-Walter Steinmeier, social-démocrate, a appelé les deux camps à surmonter leurs différends au nom de l’intérêt national.

– Contexte politique défavorable –

Les tractations se déroulent dans un contexte politique défavorable tant pour les démocrates-chrétiens que pour les sociaux-démocrates.

Certains médias ont déjà qualifié leur possible alliance de “coalition des perdants” car les deux camps ont été sanctionnés par les électeurs lors du scrutin législatif, marqué par la percée de l’extrême droite.

A eux deux, ils ne représentent qu’une courte majorité des suffrages. Angela Merkel, au pouvoir depuis douze ans, a emporté une victoire à la Pyrrhus avec un score historiquement bas et le SPD a subi une humiliation en septembre.

Une majorité d’Allemands (56%) pensent que la chancelière quittera ses fonctions avant la fin de son éventuelle prochaine mandature, selon un sondage.

Sur le fond, les divergences restent importantes. Les conservateurs, en particulier la CSU qui est déjà en campagne pour des élections régionales cet automne, exigent un durcissement de la politique migratoire et une réduction limitée des impôts pour tous.

Le SPD plaide, lui, en faveur d’un assouplissement du regroupement familial pour les réfugiés, d’importants investissements publics ou d’une réduction des inégalités face à l’assurance maladie entre riches et pauvres.

Il veut aussi à tout prix imposer une hausse du taux d’imposition pour les gros salaires de 42 à 45%, une exigence que la CSU rejette catégoriquement.

– Incertitude au SPD –

Les sociaux-démocrates ne devraient dévoiler que vendredi dans la journée s’ils recommandent une nouvelle coalition.

Ensuite il reviendra aux délégués du parti, réunis en congrès extraordinaire le 21 janvier, de dire s’ils approuvent ou non des négociations détaillées. Et en fin de parcours, les militants devront approuver le contrat de gouvernement.

Dans le meilleur des cas, un nouvel exécutif ne sera donc en place que fin mars, alors que toute l’Europe s’impatiente. La France en particulier, qui attend une réponse à ses propositions de réformes de la zone euro.

C’est du reste l’une des exigences du SPD: “Si nous acceptions de rentrer au gouvernement, ce ne serait qu’à la condition de renforcer l’Europe”, a insisté M. Schulz jeudi.

Même en cas d’accord vendredi matin, la base du SPD, qui aura le dernier mot, peut tout faire capoter au bout du compte. Et elle reste très sceptique à l’idée de servir à nouveau d’appoint aux conservateurs.

“Pour la base du parti, l’idée d’une nouvelle coalition reste catastrophique”, a déclaré le chef des jeunes sociaux-démocrates Kevin Kühnert.

Martin Schulz a cruellement besoin d’un succès, faute de quoi “il aura de grosses difficultés à convaincre les délégués puis les militants de la nécessité d’une grande coalition”, souligne Gustav Horn, directeur du Think Tank IMK, proche des syndicats, sur la chaîne de télévision Phoenix.

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