
Elle avaient ignoré un homme gisant à terre dans une banque, pensant que “c’était un SDF”: trois personnes ont été condamnées lundi en Allemagne à des amendes pour ne pas avoir porté assistance à un retraité décédé quelques jours plus tard.
Alors que la victime se trouvait allongée dans l’entrée de l’agence bancaire à Essen en octobre 2016 devant un distributeur de billets, les trois prévenus avaient feint de l’ignorer, passant à côté ou carrément par dessus lui, selon des images de vidéosurveillance montrées lundi.
“Je pensais qu’il dormait”, a tenté d’expliquer l’un des prévenus de 61 ans lors de ce “procès de l’indifférence”, comme l’a qualifié l’accusation. “Je suis vraiment, vraiment désolé”, a-t-il ajouté à la barre du tribunal de Essen, dans l’ouest du pays, selon l’agence allemande dpa.
“Je suis rentré” dans la banque, “j’ai fait ce que j’avais à faire et je suis à nouveau parti”, a déclaré une autre prévenue de 39 ans, expliquant avoir déjà été plusieurs fois importunée par le passé par des sans-abris.
Mais selon un policier arrivé sur les lieux de l’accident, il était clair qu’il ne s’agissait pas d’un sans-logis en train de dormir.
La victime de 83 ans est tombée en l’espace de quelques minutes plusieurs fois, sa tête frappant le sol. Après la dernière chute, l’homme est resté par terre immobile, en plein milieu du hall d’entrée et devant le distributeur de billets.
En tout, quatre personnes le contourneront ou l’enjamberont avant qu’une cinquième ne se décide à appeler les secours.
Lors de l’arrivée des policiers, la victime avait encore réussi à donner son identité et déclaré qu’il “était fatigué”. Il décèdera une semaine plus tard.
Un expert a cependant précisé que même si un médecin avait été directement appelé, il n’aurait rien pu faire pour le sauver.
Le tribunal a finalement condamné les trois prévenus à des amendes allant de 2.400 à 3.600 euros.
© 2017 AFP. Tous droits de reproduction et de représentation réservés. Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (dépêches, photos, logos) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l’AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l’accord préalable écrit de l’AFP.