Il semblerait, d’après de récentes études, que l’apprentissage d’une langue étrangère aurait un impact non seulement bénéfique sur la santé du cerveau mais aussi pourrait retarder la dégénérescence cognitive.
Par le passé nous avons tous été plus ou moins réfractaires à apprendre une langue étrangère, pourtant il semblerait que le fait de s’y mettre pourrait être très bénéfique pour notre cerveau. Alors qu’Alzheimer devient la maladie du siècle, il semblerait que le fait de pratiquer une deuxième langue puisse retarder ses effets.
C’est le Journal of Neurolinguistics qui publie une étude des chercheurs de l’université de Pennsylvanie. Un des auteurs de l’étude, le professeur de psychologie Ping Li a déclaré : « La pratique et l’apprentissage de quelque chose, comme par exemple une deuxième langue, rend le cerveau plus fort. A l’instar de l’exercice physique, plus on utilise une zone spécifique de son cerveau, plus elle se développe et se renforce.”
On ne peut qualifier le cerveau de muscle, mais des nombreuses études en neurologie tendent à confirmer qu’il est possible de dynamiser sa santé en exerçant une activité « intellectuelle ».
Le chinois semble avoir des vertus thérapeutiques.
Un test a été mené sur 39 anglophones de naissance. Ils ont reçu pendant 6 semaines des cours particuliers de chinois se focalisant sur les rudiments de la langue. Avant et après chaque cours ils subissaient une IRM pour analyser leurs évolutions neuronales.
L’étude démontre de façon assez spectaculaire que les étudiants qui avaient des difficultés à apprendre possédaient des réseaux cérébraux moins connectés que les plus performants. Les meilleurs élèves, une fois l’ensemble des cours terminés, montraient de nets changements fonctionnels : leurs réseaux cérébraux étaient encore mieux intégrés.
Ping Li note : « A la différence des études antérieure, il semble que le cerveau serait beaucoup plus malléable que ce que nous pension. ». Il rajoute : « Nous avons même remarqué des changements anatomiques du cerveau chez les personnes âgées, ce qui est très prometteur. Apprendre une langue étrangère aiderait aussi à mieux vieillir.”
Un espoir pour retarder la maladie d’Alzheimer
Ce n’est pas la première fois qu’une étude démontre que l’apprentissage d’une langue étrangère a non seulement des effets sur la santé du cerveau mais peut avoir un impact direct sur la dégénérescence cognitive.
Déjà en 2007, une étude canadienne, démontrait que les personnes âgées bilingues qui pratiquaient quotidiennement les deux langues étaient moins sujettes, ou du moins retardaient considérablement, l’apparition de la démence sénile.
Un autre test clinique fût effectué à Toronto auprès de 184 patients atteints de la maladie d’Alzheimer, entre 2002 et 2005.Il fût mis en évidence que ceux qui avaient parlé durant toute leur vie deux langues pouvaient repousser de 4 ans les premiers signes de la maladie comparé à ceux qui ne pratiquaient qu’une seule langue.
Bien sûr ce sont des résultats à nuancer mais cela donne à réfléchir… Nous pouvons néanmoins encourager dés à présent nos enfants à apprendre et pratiquer une deuxième langue, non seulement c’est enrichissant et ouvre de nouveaux horizons mais en plus c’est bon pour la santé !