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Assemblée générale de l’ONU à New York et Covid-19, mode d’emploi

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Assemblée générale de l’ONU à New York et Covid-19, mode d’emploi
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Le Covid-19 a déjà perturbé l’Assemblée générale des Nations unies avant même son début officiel mardi, la ville de New York exigeant une preuve de vaccination pour toutes les activités en intérieur. Retour sur les messages contradictoires ces derniers jours entre la mairie de New York et les Nations unies.

– Les dirigeants à l’ONU devront-ils prouver qu’ils sont vaccinés?

L’Américain Joe Biden, le Brésilien Jair Bolsonaro, le Turc Recep Tayyip Erdogan, l’Allemand Frank-Walter Steinmeier, le Britannique Boris Johnson, l’Israélien Naftali Bennett ou le Vénézuélien Nicolas Maduro devraient être physiquement présents dans l’enceinte des Nations unies à Manhattan, au bord de l’East River.

Après plusieurs jours de flottement, le président de l’Assemblée générale Abdulla Shahid a écrit jeudi aux délégués des Etats membres pour leur préciser que le système en place depuis le printemps 2020 était prolongé. A savoir, franchir les portiques de sécurité revient à déclarer sur l’honneur ne pas être porteur du virus (via une vaccination, un test négatif ou ne pas avoir de symptômes).

Même si les Nations unies jouissent de l’extraterritorialité, les autorités américaines et la police de New York peuvent y pénétrer en cas de crimes et délits sous condition d’y être autorisées par la direction de l’ONU, précise le porte-parole de l’Organisation, Stéphane Dujarric.

En dehors du site de l’ONU, dans n’importe quel lieu fermé de la capitale économique et culturelle américaine (restaurants, salles de sport, cinémas, musées, centres de congrès – à l’exception des transports, banques, entreprises) dirigeants et diplomates devront être en mesure de présenter une preuve de vaccination.

Aux aéroports internationaux de New York, les Etats-Unis n’exigent pas de preuve de vaccination à l’arrivée des visiteurs étrangers, mais parfois des tests négatifs pour certains pays.

– Quelle est la position de New York?

En août, la ville de New York décide d’imposer à tous les lieux en intérieur l’obligation pour quiconque de présenter une preuve de vaccination (avec au moins une dose), sous forme de certificat ou de code QR. Depuis lundi 13 septembre, cette obligation est en vigueur et nombre de restaurants, par exemple à Manhattan, la réclament à leurs clients.

Le 9 septembre, la mairie avait écrit au président Shahid pour lui signifier que “toutes les personnes” entrant dans l’enceinte des Nations unies devraient prouver qu’elles sont vaccinées. L’administration de New York soutenait que les salles et amphithéâtres des Nations unies constituaient un “centre de congrès” assimilé à un espace intérieur.

Pays hôte, les Etats-Unis ont indiqué redouter que la 76e session de l’AG de l’ONU, avec ses milliers de participants, ne se transforme en un “événement super-propagateur” du coronavirus, selon l’ambassadrice américaine à l’ONU Linda Thomas-Greenfield.

– Quelle est la réponse des Etats et de l’ONU?

Mardi, le président de l’Assemblée générale a écrit à tous les Etats membres de l’ONU pour leur dire qu’il “soutient fermement” la décision de New York.

Courroux immédiat de la Russie qui dénonce le lendemain par écrit une mesure “clairement discriminatoire”, contraire à la Charte des Nations unies, et relève que tous les vaccins ne sont pas reconnus par les autorités sanitaires internationales et américaines. De fait, le vaccin russe Spoutnik V n’a toujours pas été approuvé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Le président brésilien Bolsonaro a affirmé qu’il viendrait, même s’il n’est pas vacciné.

L’administration onusienne opère alors un rétropédalage: le secrétaire général Antonio Guterres précise qu’il n’a pas l’autorité pour imposer une obligation vaccinale. Si le secrétariat jouit d’un pouvoir d’organisation à l’intérieur des bâtiments, il n’en a pas pour les accès à l’extérieur.

Le président de l’AG, M. Shahid, réécrit alors jeudi aux Etats membres pour préciser que le système dit de “déclaration sur l’honneur” est reste en vigueur.

Des conditions sanitaires strictes seront toutefois en vigueur: masque et distanciation, sept personnes maximum par délégation sur le site de l’ONU, quatre dans l’amphithéâtre de l’AG et des bilatérales réduites au maximum.

Enfin, un centre de vaccination mobile sera monté, avec le vaccin américain à dose unique Johnson & Johnson.