Home Pure Info Assurance-chômage: ce que veut le gouvernement, ce que disent les partenaires sociaux

Assurance-chômage: ce que veut le gouvernement, ce que disent les partenaires sociaux

0
Assurance-chômage: ce que veut le gouvernement, ce que disent les partenaires sociaux

Les partenaires sociaux planchent chaque jeudi jusqu’au 15 février sur la réforme sensible de l’assurance-chômage. Revue des points d’accords et de désaccords entre eux et le gouvernement, qui veut couvrir les indépendants et davantage de démissionnaires.

– Elargir l’indemnisation des démissionnaires –

Pendant sa campagne, Emmanuel Macron avait promis d’indemniser les démissionnaires. Environ 70.000 d’entre eux sont déjà indemnisés chaque année, dans des cas bien précis. A l’automne, le président de la République a mis des conditions à sa promesse, notamment l’existence d’un projet professionnel.

Avec un million de démissions enregistrées par an, la mesure fait craindre des effets d’aubaine et une facture élevée. Le gouvernement souhaite donc que l’allocation soit plafonnée et réduite dans le temps. Pas question, ont répondu de concert syndicats et patronat le 11 janvier, refusant des “droits dégradés”.

“Il y a des solutions pour qu’on indemnise les démissionnaires avec les mêmes droits”, assure FO.

Syndicats et patronat vont s’atteler à définir ce qu’est un projet professionnel. “Ca peut être un projet de création d’entreprise, un projet de reconversion professionnelle …”, a fait valoir le président du pôle social du Medef, Alexandre Saubot.

– Ouvrir aux indépendants –

L’indemnisation des travailleurs indépendants, une catégorie fourre-tout de plus de trois millions de personnes, qui va du coiffeur, à l’artisan en passant par le livreur Deliveroo, vire au casse-tête.

Il est urgent… d’attendre, disent les partenaires sociaux, dans la ligne d’un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et de l’Inspection générale des finances (IGF) qui invite à “la prudence”. Véronique Descacq (CFDT) souhaite “entamer le chantier dès maintenant mais programmer le travail à plus long terme”.

Le gouvernement n’a pas exclu une cotisation pour les travailleurs des plate-formes. Mais parmi les partenaires sociaux, “en gros, personne n’en veut!”, a résumé Jean-François Foucard (CFE-CGC), expliquant néanmoins qu’ils allaient essayer “d’avancer” sur les plates-formes.

– Haro sur les contrats courts –

Le gouvernement a demandé que soit trouvé un dispositif pour “lutter contre la précarité” et les contrats courts qui coûtent cher à l’assurance-chômage.

Il n’est plus question pour l’instant de “bonus malus”, qui hérisse le patronat. Mais le gouvernement est prêt à le ressortir si les partenaires sociaux ne proposent rien de solide.

Le Medef semble avoir reçu le message: “On a bien compris et la pression mise par le gouvernement, et les attentes de nos partenaires”, glisse M. Saubot.

L’idée émise pour l’instant est de faire des propositions dans les secteurs qui utilisent le plus les contrats courts, comme le prévoit la dernière convention d’assurance-chômage conclue au printemps 2017. Dans le viseur notamment: hôtellerie-restauration, intérim et le médico-social.

La CGT ne croit ni à la bonne volonté du Medef, ni aux menaces du gouvernement, et dénonce “un jeu de dupes”.

– Contrôle des chômeurs –

Sur ce sujet polémique, et aussi promesse de campagne (multiplier par cinq les équipes de contrôle), le gouvernement a confirmé qu’il allait revoir l’échelle de sanctions et ferait des propositions.

“On ne nous demande pas de négocier sur le sujet et je doute qu’on ait la capacité de dire beaucoup de choses communes” avec le patronat, explique la CFDT, en allusion aux déclarations de Pierre Gattaz sur le “contrôle journalier” des chômeurs.

– Gouvernance de l’Unédic –

Le gouvernement souhaite faire “jouer un rôle plus important à l’Etat”, dans un système géré actuellement de manière paritaire. L’Etat intervient déjà en donnant ou non son aval aux conventions d’assurance-chômage.

“Nous ne sommes pas pour le paritarisme de caution”, a averti Jean-Michel Pottier (CPME). Dans sa feuille de route, le gouvernement avait indiqué qu’il proposerait “des schémas d’évolution possible d’ici la fin du mois de janvier”.

© 2018 AFP. Tous droits de reproduction et de représentation réservés. Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (dépêches, photos, logos) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l’AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l’accord préalable écrit de l’AFP.