Home Pure Info Au Venezuela, le président Maduro sur plusieurs fronts économiques

Au Venezuela, le président Maduro sur plusieurs fronts économiques

0
Au Venezuela, le président Maduro sur plusieurs fronts économiques

Nouvelle échéance de remboursement de dette, hausse du salaire minimum, développement de la monnaie électronique: le président vénézuélien Nicolas Maduro est sur plusieurs fronts pour riposter à la “guerre économique” menée, selon lui, par l’opposition et les Etats-Unis.

Asphyxié par la crise économique, ce pays pétrolier avait déjà éloigné vendredi le spectre d’un défaut de paiement grâce au remboursement d’une échéance de dette par le groupe pétrolier d’Etat PDVSA, mais il doit encore payer d’importantes sommes d’ici fin 2017.

Après avoir remboursé vendredi 841,88 millions de dollars d’amortissement d’un bon à échéance 2020, PDVSA doit s’acquitter jeudi de 1,1 milliard de dollars d’un bon à échéance 2017.

Comme la semaine dernière, si l’entreprise d’Etat venait à rater le coche, le pays tomberait automatiquement en défaut de paiement, une probabilité que l’agence Bloomberg a chiffrée à 79% en 2018 et 99% au cours des cinq prochaines années.

L’agence de notation SP Global Ratings a placé les bons de PDVSA sous surveillance négative, s’inquiétant des sanctions imposées en août par les Etats-Unis, qui interdisent d’acheter de nouvelles obligations vénézuéliennes. Selon les analystes, cela affecte déjà les ressources du gouvernement.

Au total, entre dette souveraine et de PDVSA, le pays a dû rembourser 1,63 milliard de dollars en octobre, puis 1,89 milliard en novembre et 242,5 millions en décembre, selon le cabinet Aristimuño Herrera & Asociados.

Et ses réserves sont au plus bas depuis vingt ans, à 10,09 milliards.

Dans ce pays aux immenses réserves pétrolières, mais ruiné par la chute des cours du brut, la crainte du défaut de paiement, qui entraînerait une paralysie de l’économie et des banques, est permanente.

Le président Maduro se vante pourtant d’être bon payeur et d’avoir remboursé 60 milliards à ses créanciers internationaux depuis 2015, malgré la “guerre économique” menée selon lui par Washington et la droite vénézuélienne.

– Billet de 100.000 bolivars –

C’est justement pour riposter à cette “guerre” que le chef de l’Etat socialiste a multiplié mercredi soir les annonces en direct à la télévision.

Il a d’abord rehaussé le salaire mensuel minimum pour la cinquième fois de l’année. Avec cette augmentation de 30%, ce dernier passe à 177.507 bolivars, soit 53 dollars au taux officiel -dans des bureaux de change où les billets verts sont quasiment introuvables-, et 4,3 dollars au marché noir, considérée comme le taux de référence.

A cela s’ajoute un bon alimentaire de 279.000 bolivars (qui augmente de 48%), faisant passer le “revenu intégral de base” à 456.507 bolivars (136 dollars au taux officiel et 11 au marché noir).

Cette hausse vise, selon Nicolas Maduro, à “renforcer davantage la protection des travailleurs” au milieu de la crise économique.

Le Venezuela, où l’Etat exerce depuis 2003 un strict contrôle des devises étrangères, connaît la plus forte inflation de la planète: attendue à 652,7% cette année, elle devrait atteindre 2.349,3% en 2018, d’après le Fonds monétaire international (FMI).

Mercredi à la télévision, le dirigeant vénézuélien a également présenté le nouveau billet national de 100.000 bolivars, qui constituera la coupure la plus grosse.

Signe de la dégradation du paysage économique, il y a un an le plus gros billet était de 100 bolivars, soit 1.000 fois moins. Certains internautes soulignaient sur Twitter que seul le chiffre “100” apparaissait en gros, la mention “cent mille” étant écrite en petites lettres. “Ils n’ont même pas pris la peine d’imprimer tous les zéros”, raillait l’un d’eux.

Dernière arme sortie par M. Maduro, le développement de la monnaie électronique, vue comme “la solution de fond” pour vaincre les “mafias” qui, selon lui, sortent les billets vénézuéliens du pays pour spéculer avec le bolivar, entrainant sa dévaluation et la pénurie de liquidité.

“Je pense que la solution définitive est que 90 à 95% des transactions commerciales du pays soient électroniques”, a-t-il estimé.

© 2017 AFP. Tous droits de reproduction et de représentation réservés. Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (dépêches, photos, logos) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l’AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l’accord préalable écrit de l’AFP.