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Australie: une cinquantaine de témoins pourraient être convoqués dans l’enquête Pell

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Australie: une cinquantaine de témoins pourraient être convoqués dans l’enquête Pell

Une cinquantaine de témoins pourraient être convoqués en mars pour déterminer si le cardinal australien George Pell doit être jugé pour agressions sexuelles, a indiqué vendredi un tribunal de Melbourne lors d’une audience en présence du numéro trois du Vatican.

Le prélat de 76 ans, l’un des plus proches conseillers du pape François, avait été inculpé fin juin pour “des délits d’agressions sexuelles anciennes”, selon la police australienne, qui avait fait état de “nombreux plaignants” mais n’avait livré aucune précision sur les faits supposés ni l’âge des victimes présumées.

Lors de la première audience en juillet, l’avocat du cardinal avait déclaré que son client était innocent, et ce même si on ne lui demandait pas à ce stade de la procédure de plaider coupable ou non.

M. Pell n’a fait aucun commentaire lorsqu’il est revenu vendredi au tribunal pour une deuxième audience encore très procédurale.

Le tribunal de Melbourne a fixé au 5 mars le début d’une phase de quatre semaines d’audiences à l’issue de laquelle l’accusation devra décider si le dossier est suffisamment solide pour justifier le renvoi du prélat en procès.

Pour des raisons légales, les détails de l’audience ne peuvent être rapportés par la presse. Mais la magistrate Belinda Wallington a annoncé que tous les témoins avaient été jugés recevables à l’exception de cinq, ce qui signifie qu’une cinquantaine pourraient être appelés à la barre, y compris d’anciens enfants de choeur.

“Il faut que l’on puisse laisser s’exprimer les souvenirs des gens”, a dit Mme Wallington.

– ‘Impossible’ –

L’avocat du cardinal, le ténor Robert Richter, a estimé “impossible” que la cathédrale de Melbourne ait pu être le théâtre de faits illicites.

“Nous démontrerons (…) que ce qui est avancé était impossible”, a-t-il dit.

Lors de sa première apparition en juillet au tribunal de Melbourne, M. Pell n’avait bénéficié d’aucun traitement de faveur malgré son rang.

Il avait été contraint de se plier aux contrôles de sécurité et, escorté par des policiers, de fendre une foule de journalistes dans une cohue rare.

Il n’était pas non plus tenu de se présenter vendredi pour la deuxième audience. Mais le prélat, qui rejette catégoriquement ces accusations, a toujours affirmé son intention de se battre pour laver son honneur.

Il est apparu vendredi l’air frêle et fatigué, légèrement voûté, entouré cette fois d’un dispositif policier bien plus important, alors que la présence médiatique était moindre.

“Nulle part où se cacher!”, vociféraient des manifestants à sa sortie.

Le prélat comptait également des soutiens dans l’assistance. “Nous savons qu’il est un homme intègre”, a ainsi affirmé Carmen Zahra, convaincue de l’innocence du cardinal.

Le pape François a accordé au prélat un congé pour lui permettre d’assurer sa défense, ce qui lui évite de devoir démissionner.

Ce scandale n’en a pas moins provoqué une onde de choc, puisque M. Pell est le plus haut représentant de l’Eglise inculpé dans une affaire d’agression sexuelle présumé.

L’annonce de son inculpation avait coïncidé avec la fin, par ailleurs, d’une longue enquête nationale portant sur les réponses institutionnelles apportées en Australie aux abus sexuels commis sur des enfants, finalement demandée par le gouvernement en 2012 après une décennie de pressions de la part des victimes.

La commission d’enquête royale ayant conduit pendant quatre ans ces investigations avait recueilli des témoignages éprouvants de milliers de victimes.

Le cardinal Pell avait été entendu trois fois dans ce cadre et avait reconnu devant la commission d’enquête avoir “failli” dans sa gestion des prêtres pédophiles dans l’Etat de Victoria dans les années 1970.

L’ecclésiastique avait été ordonné prêtre en 1966 à Rome, avant de revenir en Australie en 1971 où il avait gravi les échelons de la hiérarchie catholique.

Nommé archevêque de Melbourne en 1996, puis de Sydney en 2001, il avait été accusé en 2002 d’abus sexuels pour des faits présumés très anciens mais avait été innocenté par la suite.

Il avait été choisi en 2014 par le pape François pour mettre davantage de transparence dans les finances du Vatican.

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