“Ce serait un nouveau coup dur porté au gouvernement qui cherche à affirmer son autorité et cela renforcerait la position des Houthis dans tous les pourparlers de paix envisagés”, observe-t-elle auprès de l’AFP.
Pour Abdulghani al-Iryani, les tribus de Marib, qui combattent aujourd’hui aux côtés du gouvernement, pourraient accepter un accord avec les Houthis, afin d’éviter la destruction de leur ville.
“Aucun des deux camps ne souhaite s’engager dans une bataille urbaine sanglante”, estime-t-il. Pour le chercheur, un tel accord viserait à assurer la neutralité des tribus et un partage des ressources en échange de la reconnaissance par les Houthis du gouvernement local.
– “Enorme” désastre –
Depuis le début de la guerre, la région de Marib a vu sa population augmenter avec l’installation de 139 camps de déplacés. Elle accueille désormais 2,2 millions de personnes, selon les chiffres du gouvernement.
“Les réfugiés vont probablement payer le prix fort” de la bataille, prévient M. al-Iryani.
L’aide humanitaire sera plus difficile à distribuer si les déplacés doivent fuir les camps, s’inquiète M. al-Iryani. Or environ 80% des 30 millions d’habitants dépendent de l’aide internationale pour leur survie.
Le Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique, connait la pire crise humanitaire au monde, selon l’ONU, avec une population au bord de la famine.
Pour Mme Kendall, “si les rebelles s’emparent de Marib, l’impact sur la situation humanitaire sera terrible”. Ce sera un “énorme” désastre pour le Yémen, renchérit Ahmed Nagi, chercheur au Malcolm H. Kerr Carnegie Middle East Center.