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Belgique: avant Puigdemont, des exilés célèbres sous surveillance

Avant le leader indépendantiste catalan Carles Puigdemont, la Belgique a accueilli en exil de nombreuses personnalités, de Victor Hugo aux politiques africains, mais toujours avec le souci de préserver ses relations diplomatiques avec leurs pays.

– Marx, Hugo et Schoelcher –

Karl Marx, expulsé tour à tour d’Allemagne et de France pour ses idées révolutionnaires, trouve refuge en Belgique entre 1845 et 1848.

Fuyant le second Empire en France, Victor Shoelcher, républicain qui a fait abolir l’esclavage dans les colonies françaises, l’imite en 1851, suivi par Victor Hugo. L’écrivain est un opposant irréductible à Napoléon III.

Soumis à une loi qui impose aux exilés de cesser leur activité politique durant leur séjour (qui reste en vigueur jusqu’aux années 1970), ils quittent la Belgique en 1852 pour l’Angleterre, plus accueillante, souligne Anne Morelli, dans un article publié en 1991 “Belgique terre d’accueil ?”

Victor Hugo retourne régulièrement en Belgique entre 1861 et 1871. Il publie “Les Misérables” à Bruxelles quelques mois avant sa sortie en France et sa famille s’installe place des Barricades à Bruxelles en 1866. Il est expulsé en 1871 sur ordre du roi Léopold II, après avoir offert l’exil aux communards dans une lettre ouverte.

– Communards et comte de Chambord –

Plus de mille révolutionnaires français, proscrits après l’écrasement de l’éphémère Commune de Paris, trouvent refuge à Bruxelles entre les années 1871 et 1880, d’après les historiens Francis Sartorius et Jean-Luc Depaepe.

Certains de ces communards, comme Jules Vallès ou Jean-Baptiste Clément, se voient refuser l’asile et s’exilent en Angleterre jusqu’en 1880.

A l’autre extrémité de l’échiquier politique, le comte de Chambord, descendant des rois de France et qui prétend alors toujours à la couronne, fait une brève escale en février 1872 à Anvers, provoquant des manifestations de protestation.

– Antifascistes italiens –

Pendant l’entre-deux guerres, les 30.000 réfugiés italiens, dont la plupart fuit le fascisme, représentent le deuxième groupe étranger le plus important derrière les Polonais.

Cependant, l'”excellente collaboration” des autorités belges “avec la police de Mussolini permet de constituer contre les communistes et les anarchistes italiens des dossiers qui servent de base à leur expulsion”, explique Anne Morelli. Les autres réfugiés voient leur possibilité d’expression se réduire progressivement jusqu’à la guerre.

– Hommes politiques africains –

Plusieurs personnalités politiques africaines trouvent refuge en Belgique, comme Karl-I-Bond, Premier ministre du Zaïre qui démissionne lors d’une visite privée à Bruxelles en 1981 et dirige l’opposition depuis la Belgique pendant quatre ans.

En juin 2015, Pie Ntavyohanyuma, président de l’assemblée nationale du Burundi, annonce sa défection depuis Bruxelles, passant dans l’opposition au régime du président Pierre Nkurunziza.

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