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Boris Johnson met son rival au défi de réaliser le Brexit dans les temps

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Boris Johnson met son rival au défi de réaliser le Brexit dans les temps

Boris Johnson a mis au défi son adversaire dans la course pour Downing Street, Jeremy Hunt, de s’engager comme lui à ce que le Royaume-Uni quitte l’Union européenne fin octobre, avec ou sans accord renégocié.

“T’engages-tu comme moi à partir le 31 octobre, quoi qu’il arrive?” demande Boris Johnson à son rival dans une lettre postée mardi sur Twitter. “Si tu ne le fais pas, les électeurs méritent de savoir quelle autre échéance tu fixeras”, ajoute l’ancien maire de Londres, favori des pro-Brexit et bien placé pour succéder à Theresa May.

Initialement fixée le 29 mars dernier, la sortie du Royaume-Uni de l’UE a déjà été repoussée à deux reprises, jusqu’à fin octobre, le temps de trouver une solution alternative à l’accord de retrait de l’UE négocié par Theresa May avec Bruxelles et rejeté trois fois par les députés britanniques. C’est cet échec qui a provoqué la démission de la dirigeante conservatrice.

Dans sa missive, Boris Johnson, un des artisans de la victoire du “Leave” lors du référendum de juin 2016, demande à son concurrent, qui avait à l’époque milité pour rester dans l’UE, de s’engager à ne pas organiser un second référendum.

“Salut Boris, c’est bien de se parler, mais pas besoin de courrier, pourquoi ne pas venir sur Sky ce soir et je te donnerai des réponses franches et complètes”, a riposté sur Twitter Jeremy Hunt, dans une nouvelle pique à son adversaire qu’il a traité de “lâche” pour avoir refusé de participer à un débat télévisé mardi soir.

Accusé de fuir les questions et fragilisé par une scène de ménage ultra médiatisée, Boris Johnson est en pleine contre-offensive dans sa campagne pour Downing Street.

Les deux finalistes seront départagés par les quelque 160.000 membres du Parti conservateur et le nom du gagnant sera annoncé le 23 juillet, a indiqué mardi le parti. Il devrait prendre ses fonctions le lendemain, a précisé un porte-parole de Theresa May.

– “Ambiguité créative” –

Le charismatique Boris Johnson est donné favori en raison de sa popularité parmi les militants de base de son parti.

Il a précisé mardi sur la radio LBC ses intentions sur le Brexit: s’il considère que l’accord de sortie de l’UE négocié par Theresa May est “mort”, il souhaite cependant en conserver certains “morceaux”, comme les droits des citoyens européens. Il veut également conserver une période de transition, prévue dans l’accord de retrait.

Mais afin de pouvoir peser dans de nouvelles discussions avec l’UE, il dit aussi vouloir se préparer “sérieusement et avec détermination” à une sortie sans accord, un scénario qu’il assure ne pas souhaiter, tout comme les 27.

Et il prône une “ambiguïté créative” autour de la facture que devra payer le Royaume-Uni à l’UE à sa sortie, en refusant de dire clairement “quand ni quel montant de cette somme allait être payé”.

“BoJo”, 55 ans, a assuré que son gouvernement n’imposerait “aucune frontière dure” (physique, ndlr) en Irlande du Nord — le retour d’une frontière entre cette province britannique et la République d’Irlande, membre de l’UE, étant l’un des dossiers épineux du Brexit.

Il a également promis que le Royaume-Uni “n’imposerait pas de tarifs douaniers sur les biens qui arrivent au Royaume-Uni”. Et cela même en cas de sortie sans accord.

Face aux journalistes, il s’est montré en revanche moins disert sur sa querelle avec sa compagne Carrie Symonds, 31 ans, qui a fait la une des journaux. Vendredi, la police londonienne s’était rendue au domicile du couple après avoir reçu un appel d’un voisin faisant état d’une bruyante dispute.

L’épisode a rouvert un grand débat, récurrent au Royaume-Uni, sur le caractère de Boris Johnson et partant, son aptitude à gouverner.