La présidente brésilienne Dilma Rousseff a plaidé non coupable ce lundi au Sénat où elle se défendait personnellement à son procès en destitution pour maquillages présumés des comptes publics.
« Je n’ai commis aucun crime de responsabilité, je n’ai pas commis les crimes pour lesquels je suis jugée injustement », a affirmé la dirigeante de gauche, suspendue de ses fonctions depuis le 12 mai. Dilma Rousseff s’est dite victime d’un « coup d’Etat contre la Constitution » pour porter au pouvoir un « gouvernement usurpateur » au mépris des 54 millions de Brésiliens qui l’ont réélue en 2014.
Même si tous les pronostics sont contre elle, l’ex-guérillera de 68 ans, emprisonnée et torturée sous la dictature militaire (1964-1985), s’est rendue à ce rendez-vous historique « décidée, préparée pour la bataille », a déclaré aux journalistes le député Silvio Costa (PT do B, parti allié du Parti des travailleurs).
Pour affronter les sénateurs, dont une grande majorité sont favorables à l’« impeachment » selon les sondages, elle était accompagnée de son mentor politique, l’ex-président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), du célèbre chanteur engagé à gauche Chico Buarque et d’une douzaine d’anciens ministres.
Depuis des mois, celle qui avait été la première femme élue à la tête du Brésil en 2010 clame son innocence et crie au « coup d’Etat » institutionnel ourdi par le principal bénéficiaire de la manœuvre : son ancien vice-président devenu rival, Michel Temer (PMDB, centre droit), 75 ans.
Avec AFP