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Brexit: l’UE déterminée face au coup de pression de Johnson

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Brexit: l’UE déterminée face au coup de pression de Johnson

Les dirigeants de l’UE, réunis en sommet jeudi et vendredi à Bruxelles, sont déterminés à résister au coup de pression du Premier ministre britannique Boris Johnson, qui laisse planer la menace d’un arrêt des négociations sur la relation post-Brexit.

“Nous voulons un bon accord mais pas à n’importe quel prix”, a encore insisté jeudi matin la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, au lendemain d’un entretien avec M. Johnson, en présence également du président du Conseil européen Charles Michel.

Au cours de cet échange, les trois dirigeants n’ont pu que constater l’absence de progrès dans des discussions enlisées depuis des mois.

Boris Johnson a surtout “déclaré qu’il attendait avec impatience les résultats du sommet européen” avant de se prononcer sur les “prochaines étapes pour le Royaume-Uni, à la lumière de sa déclaration du 7 septembre”, ont indiqué ses services dans un communiqué.

M. Johnson avait, ce jour-là, fait du 15 octobre la date-butoir des Britanniques pour conclure un accord. “Ca n’a pas de sens de penser à des échéances qui iraient au-delà”, avait-il insisté.

Selon les sources citées jeudi par la presse britannique, le négociateur britannique David Frost a affirmé à son Premier ministre qu’un accord restait possible et lui a conseillé de poursuivre les discussions.

Mais la menace de Boris Johnson a déçu les Européens, qui espéraient que l’entretien de mercredi redonne un élan aux négociations.

“On aurait aimé être agréablement surpris”, regrette une source européenne, qui souligne que les dirigeants de l’UE ne vont “rien décider” sur le Brexit lors de leur rencontre.

Selon le dernier projet de conclusions du sommet, obtenu par l’AFP, les chefs d’Etat et de gouvernement devraient se limiter à constater “avec préoccupation” que “les progrès réalisés” dans les pourparlers “ne sont toujours pas suffisants”.

Ils devraient aussi inviter le négociateur de l’Union, Michel Barnier, “à poursuivre les négociations” d’ici à la fin octobre, date qu’ils se sont fixés pour trouver un accord. Et inviter “le Royaume-Uni à prendre les mesures nécessaires” pour un compromis.

– “Là où ça fait mal” –

C’est la première fois début le début des négociations commerciales que les 27 se réunissent spécifiquement pour évoquer le Royaume-Uni et faire le point sur leur position.

Trois sujets bloquent toujours les pourparlers: la pêche, les garanties réclamées aux Britanniques en matière de concurrence – malgré de récents progrès – et la manière de régler les différends dans le futur accord.

“Il faut doucement se demander quel écart est acceptable entre le mandat (de négociations) et le résultat qu’on peut obtenir”, a estimé une source diplomatique. “Il faut qu’on se pose la question de savoir où est notre limite, là où ça fait mal”, a-t-elle ajouté.

Depuis que le Royaume-Uni a officiellement quitté l’UE le 31 janvier, les pourparlers entre Londres et Bruxelles pour un accord de libre-échange, qui entrerait en vigueur à la fin de la période de transition s’achevant à la fin de l’année, patinent.

Et les deux parties s’accusent mutuellement de laisser planer le risque d’un “no deal” potentiellement dévastateur pour leurs économies, déjà fragilisées par la pandémie.

Le dossier climatique sera également débattu dans la soirée, l’UE devant actualiser d’ici la fin de l’année ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre pour 2030.

La Commission vise une réduction de 55% par rapport au niveau de 1990 – contre 40% actuellement – afin d’atteindre la “neutralité carbone” en 2050. Le Parlement européen réclame, lui, une baisse d’au moins 60%.

Les Etats membres devraient uniquement poser les termes du débat, sans trancher sur un objectif 2030, renvoyé à un prochain sommet mi-décembre.

Onze pays, dont la France, l’Espagne ou les Pays-Bas, ont cependant exprimé mercredi dans une lettre commune leur soutien à une baisse d'”au moins 55%” d’ici 2030.

Mais les réticences de plusieurs pays de l’Est, notamment la Pologne, compliquent la donne: ils pourraient réclamer des financements supplémentaires.

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