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Brexit: l’UE, sans Union Jack, tourne la page et met le cap sur les négociations avec Londres

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Brexit: l’UE, sans Union Jack, tourne la page et met le cap sur les négociations avec Londres

L’Union Jack a été retiré vendredi des institutions européennes à Strasbourg et à Bruxelles, les dirigeants de l’UE étant résolus à tourner la page du Brexit pour passer à l’étape suivante, celle des négociations sur la future relation avec Londres, qui s’annoncent épineuses.

Après 47 ans d’une relation tumultueuse entre Londres et l’Europe, le drapeau britannique a été remisé du Conseil européen à Bruxelles, vers 18H30 GMT, puis simultanément une demi-heure plus tard des deux sièges du Parlement européen, à Strasbourg et Bruxelles, dans une atmosphère solennelle.

C’est le drapeau étoilé européen qui les a remplacés au Parlement.

Il avait été retiré en fin d’après-midi de la façade de la représentation du Royaume-Uni auprès de l’UE à Bruxelles. Peu auparavant, il avait été hissé sur Scotland House, siège du gouvernement écossais dans la capitale européenne.

A quelques heures du départ historique du Royaume-Uni, premier pays à quitter l’Union, les chefs de l’UE ont exprimé plus tôt dans la journée leurs “émotions mélangées” et réaffirmé la “force de l’union”, à “l’aube d’une ère nouvelle”.

“Nous voulons avoir le meilleur partenariat possible avec le Royaume-Uni”, a assuré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

“Mais il est clair qu’il y aura toujours une différence. Appartenir à l’Union européenne, c’est quelque chose qui compte”, a-t-elle aussi averti lors d’une conférence de presse, aux côtés des présidents du Conseil Charles Michel et du Parlement David Sassoli, le drapeau européen en arrière-plan.

– “Signal d’alarme historique” –

Après le Brexit “politique”, qui prend effet à 23H00 GMT vendredi, s’ouvre une période de transition jusqu’à fin 2020 au cours de laquelle Londres et Bruxelles vont négocier leur future relation, notamment commerciale.

Chargé de mener ces discussions côté européen, Michel Barnier doit présenter lundi les priorités de son mandat et le modus operandi de cette seconde phase. Il a rencontré vendredi en fin d’après-midi à Paris le président Emmanuel Macron, qui a qualifié le Brexit de “signal d’alarme historique”.

Boris Johnson doit également annoncer la semaine prochaine, peut-être dès lundi, son programme de négociation, qu’il entend boucler avant la fin de l’année.

Côté européen, le mandat de négociation doit être avalisé par les 27 Etats membres avant que ne commencent officiellement les discussions début mars. Il portera sur le partenariat économique, en particulier l’accord de libre-échange, les questions de sécurité et l’encadrement juridique de cette nouvelle relation, en particulier en cas de litige.

L’entreprise s’annonce ardue: outre le court délai imparti, le gouvernement britannique affiche son droit à s’écarter des règles et normes européennes, notamment en matière sociale et environnementale.

Or – les dirigeants européens n’ont de cesse de le répéter – l’accès au marché unique de l’UE et ses quelque 440 millions de consommateurs sera proportionnel au degré de respect de ces règles.

L’un des premiers sujets éminemment sensibles à régler sera celui de la pêche, et l’accès aux eaux britanniques pour lequel Londres entend bien faire monter les enchères, en particulier face aux inquiétudes des pêcheurs français et danois.

– “Union unique” –

En amont de ces discussions, les chefs de l’UE ont voulu afficher la “force de l’union”. Le président du Parlement européen, l’Italien David Sassoli, a fustigé ceux “qui essayent d’affaiblir l’Union européenne” et de la “diviser”, souhaitant que le Brexit soit l’occasion de réaffirmer les valeurs et les règles de l’Europe.

Ursula von der Leyen a cité Jean Monnet, père fondateur de l’Europe: “Je ne suis pas optimiste, je ne suis pas pessimiste : je suis déterminée”.

Elle a souligné “l’élan politique” connu depuis le début de son histoire par l’UE et sa “puissance économique”. “L’expérience nous a montré que la force ne réside pas dans un splendide isolement mais dans notre union unique” au monde, a-t-elle poursuivi, en référence à l’attitude des Britanniques.

Alors que la journée de vendredi marque la fin de la participation du Royaume-Uni à toutes les institutions européennes, les derniers eurodéputés du Brexit Party ont quitté le Parlement européen vendredi matin au son de la cornemuse, brandissant un Union Jack.

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