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Brexit : May tente de sauver son accord avant un vote crucial mardi

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Brexit : May tente de sauver son accord avant un vote crucial mardi

La Première ministre Theresa May était attendue lundi soir à Strasbourg, vers 20h00 GMT, pour des discussions de dernière minute sur le Brexit pour tenter de sauver l’accord de divorce menacé d’un rejet mardi par les députés britanniques.

Mme May s’entretiendra avec le Président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, puis avec le président du Parlement européen Antonio Tajani dans la ville alsacienne qui accueille cette semaine de nombreux responsables européens dans le cadre d’une session plénière du Parlement européen.

Elle devrait également rencontrer le négociateur en chef de l’UE pour le Brexit Michel Barnier, a indiqué une source européenne.

Le temps presse pour la dirigeante conservatrice qui n’a jusqu’ici pas réussi à obtenir de concessions suffisantes pour convaincre son Parlement d’approuver le traité de retrait, conclu fin novembre et destiné à mettre en oeuvre un Brexit ordonné.

Le texte avait été massivement rejeté lors d’un premier vote mi-janvier par les députés britanniques.

“Je ne peux anticiper l’issue de ces discussions urgentes et sensibles”, a déclaré lundi Robin Walker, sous-secrétaire d’Etat britannique à la sortie de l’Union européenne.

“Le gouvernement fera une déclaration plus tard dans la journée informant le Parlement du progrès des discussions”, a-t-il assuré.

De son côté, un diplomate européen a déclaré à l’AFP que “ce soir, le Royaume-Uni doit proposer quelque chose qui ne fâche pas les Européens”. “Nous ne voulons pas être dans la position de devoir faire des objections”, a-t-il ajouté.

“Si tout va bien, nous nous attendons à ce que le Royaume-Uni fasse une déclaration unilatérale sur l’interprétation du filet de sécurité” irlandais, a-t-il poursuivi.

– “Dans le pétrin” –

Le principal point d’achoppement des discussions réside en effet dans ce “filet de sécurité”, un dispositif de dernier recours visant à éviter le retour d’une frontière physique en Irlande du Nord, afin de préserver les accords de paix de 1998 et l’intégrité du marché unique européen, mais dont les “Brexiters” ne veulent pas.

Alors que les dirigeants européens ont refusé de rouvrir les négociations sur le texte de l’accord, Michel Barnier a redit être prêt à “donner une force juridique” contraignante à l’engagement maintes fois répété de tout faire pour que le “backstop” ne s’éternise pas, signifiant ainsi qu’il n’irait pas plus loin.

“Nous avons fait des propositions constructives, que j’ai rappelées vendredi”, a-t-il déclaré lundi matin à l’AFP. Désormais, “les négociations sont entre le gouvernement à Londres et le Parlement à Londres”.

En écho, la chancelière allemande Angela Merkel a souligné lundi à Berlin que les Européens avaient proposé une “offre importante” au Royaume-Uni.

Faute de garanties satisfaisantes pour les députés britanniques, Theresa May s’exposerait à une nouvelle défaite humiliante lors du vote mardi. L’accord est “dans le pétrin, vraiment dans le pétrin”, estimait lundi la BBC.

Son porte-parole a néanmoins assuré que le vote aurait bien lieu, précisant que Mme May devait publier une déclaration écrite dans la journée.

Dans l’opposition, Yvette Cooper, une influente députée du Labour, a estimé qu’il était temps que Theresa May “accepte que son approche ne fonctionne pas”. Avant d’ajouter que le Parlement était prêt à prendre les rênes du processus.

Le chef du Parti travailliste Jeremy Corbyn a lui dénoncé un “mauvais accord en décembre, un mauvais accord en janvier et encore un mauvais accord aujourd’hui”.

Un rejet de l’accord pourrait signifier que le Royaume-Uni quittera l’UE dans le chaos le 29 mars, après 46 ans d’une relation souvent houleuse. Il pourrait aussi aboutir à un report de la sortie.

Si le texte devait effectivement être rejeté, Mme May organisera un vote mercredi sur la possibilité de sortir de l’UE sans accord.

Si les députés refusent cette option, ils voteront jeudi sur une proposition de report “limité” du Brexit. Mais les 27 devront donner leur accord et les dirigeants européens ont prévenu que toute demande de report devra être dûment justifiée.