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Cancer du sein : la chimio systématique a vécu

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Cancer du sein : la chimio systématique a vécu

Désormais, pour les tumeurs de petite taille, sans ganglion atteint, plusieurs tests permettent de déterminer si la chmiothérapie est nécessaire ou pas. Le point avec le Pr Joseph Gligorov, oncologue à l’Institut universitaire de cancérologie de l’hôpital Tenon (Paris).

La chimiothérapie a pour objectif d’éliminer les cellules cancéreuses qui auraient pu migrer à distance de la zone tumorale. La décision de la prescrire dépend de plusieurs facteurs : la taille de la tumeur, son grade (vitesse de croissance des cellules malades) et l’atteinte ganglionnaire. Elle peut être prescrite en préopératoire afin de réduire la taille de la tumeur et de permettre un traitement conservateur. Mais deux tiers des tumeurs actuellement diagnostiquées ont une taille inférieure à 2 cm, sans atteinte ganglionnaire. Le bénéfice de la chimiothérapie peut alors être modeste, mais pas les effets secondaires. C’est dans ce contexte que de nouveaux paramètres ont été mis en évidence.

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Il existe des tests capables d’identifier la présence, dans les cellules tumorales, de gènes associés à un caractère de gravité. “Lorsque ces gènes sont présents, une chimiothérapie s’impose”, précise le Pr Joseph Gligorov. “On peut aussi repérer les femmes ayant des tumeurs, certes petites, mais avec des facteurs génétiques familiaux péjoratifs. Des tests permettent également, face à une tumeur donnée, d’évaluer l’efficacité probable de la chimiothérapie.” Ces nouvelles approches visent à réserver ce traitement lourd aux femmes qui en ont vraiment besoin. Et donc à l’éviter aux autres.

Quatre tests pronostics actuellement disponibles

Ces tests ne sont pas systématiquement nécessaires. Pour les deux tiers des patientes, les critères traditionnels (taille, ganglions, grade, profil…) permettent déjà de déterminer la nécessité ou pas d’une chimiothérapie.

Mais pour un tiers d’entre elles, la décision n’est pas évidente à prendre et ces tests dits “de signature génétique” révèlent alors tout leur intérêt. Quatre tests pronostics sont actuellement disponibles : Mammaprint, Oncotype DX, Pam50 et Endopredict. Ils sont généralement remboursés dans le cadre d’une enveloppe globale allouée aux établissements de santé, en attendant la fin de leur évaluation.

Des effets secondaires mieux contrôlés

“Aujourd’hui, la mise en œuvre d’une chimiothérapie est la conséquence d’une décision argumentée, prise lors d’une réunion pluridisciplinaire associant le chirurgien, l’oncologue et le radiothérapeute”, détaille le Pr Gligorov. Si une chimiothérapie s’avère nécessaire, une perfusion sera effectuée toutes les trois semaines, pendant trois ou six mois selon les cas. De nouveaux antivomitifs très puissants réduisent considérablement les nausées, et les effets secondaires sont mieux contrôlés. Le risque de toxicité cardiaque est bien pris en compte grâce à un bilan avant la chimio et une surveillance personnalisée.

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