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Candidats disqualifiés à Hong Kong: Joshua Wong promet de poursuivre la “résistance”

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Candidats disqualifiés à Hong Kong: Joshua Wong promet de poursuivre la “résistance”

Joshua Wong, figure du mouvement prodémocratie à Hong Kong, a promis vendredi de poursuivre le combat malgré l’invalidation de multiples candidatures aux législatives, dont la sienne, présentée comme une “fraude électorale” sans précédent.

“Notre résistance se poursuivra et nous espérons que le monde se tiendra à nos côtés dans les batailles à venir”, a déclaré lors d’une conférence de presse le militant de 23 ans qui avait été le visage du “Mouvement des Parapluies” en 2014.

Vêtu d’un t-shirt noir arborant la phrase “Ils ne peuvent pas tous nous tuer”, il a fustigé la disqualification, la veille, de 12 candidats issus de l’opposition prodémocratie.

“C’est sans aucun doute la période de fraude électorale la plus scandaleuse de l’histoire de Hong Kong”, a déclaré celui que les autorités avaient déjà empêché de se présenter aux élections locales de novembre, au cours desquelles le camp prodémocratie avait triomphé.

L’invalidation de ces candidatures est une illustration de plus de la reprise en main musclée opérée par Pékin dans l’ex-colonie britannique, pourtant censée jouir d’une large autonomie jusqu’en 2047 en vertu du principe “Un pays, deux systèmes”.

– Ubuesque –

En réponse aux manifestations de 2019, qui étaient sans précédent depuis la rétrocession en 1997, Pékin a imposé à Hong Kong fin juin une loi controversée sur la sécurité nationale, dénoncée par le camp prodémocratie comme un instrument pour museler toute dissidence.

Jeudi, les autorités ont informé 12 candidats prodémocratie qu’ils n’avaient pas le droit de se présenter aux élections de septembre visant à renouveler le Conseil législatif (LegCo), le Parlement de la ville.

Dans un communiqué, l’exécutif a dressé une longue liste des raisons à l’appui de ces disqualifications, citant le fait que certains candidats aient critiqué la loi sur la sécurité ou refusé de reconnaître la souveraineté de la Chine.

Plus ubuesque, elle a reproché à certains le fait qu’ils aient l’intention de conquérir la majorité au LegCo.

Le camp prodémocratie espérait en effet capitaliser sur la popularité de la contestation de l’an passé, et sur son succès aux scrutins locaux en novembre, pour obtenir pour la première fois la majorité au LegCo, qui est composé de telle sorte qu’il penche normalement quasi automatiquement du côté des Pro-Pékin.

Plus de 600.000 Hongkongais avaient participé mi-juillet aux primaires organisées par le camp pro-démocratie dans la ville de 7,5 millions d’habitants, une consultation largement analysée comme un grand succès populaire.

– Elections reportées? –

Voilà cependant plusieurs jours que des doutes sont apparus quant à la tenue même de ces élections.

Plusieurs médias locaux ont fait état cette semaine de l’intention de l’exécutif de les reporter en raison de la récente augmentation des cas de Covid-19 qui a poussé les autorités à durcir considérablement les restrictions.

Aucune annonce officielle n’a toutefois été faite. Tout report alimentera probablement les accusations d’instrumentalisation de l’épidémie.

Après les élections de 2016, plusieurs élus prodémocratie avaient été disqualifiés pour avoir délibérément modifié leur prestation de serment pour y manifester leur hostilité vis-à-vis de l’influence de la Chine.

L’invalidation des candidatures est tombée moins de 24 heures après l’arrestation mercredi soir de quatre étudiants, trois hommes et une femme âgés de 16 à 21 ans, d’anciens membres d’une organisation prônant l’indépendance et récemment dissoute.

Il s’agissait des premières interpellations par l’unité de la police hongkongaise créée pour veiller au respect de la loi sur la sécurité.

La veille, le camp prodémocratie s’était ému de l’annonce du limogeage, par l’Université de Hong Kong, du professeur de droit Benny Tai qui avait été incarcéré en 2019 l’an passé pour son rôle dans le “Mouvement des parapluies”.

Avocat inlassable de la non-violence, M. Tai avait été un des organisateurs des primaires prodémocrates.

Hong Kong a connu en 2019 un vaste mouvement de contestation de l’influence chinoise, qui a été marqué par plusieurs mois de manifestations quasi quotidiennes qui ont parfois dégénéré en violences entre radicaux et forces anti-émeutes.

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