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Catalogne: quatre dirigeants séparatistes restent en prison, cinq en exil

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Catalogne: quatre dirigeants séparatistes restent en prison, cinq en exil

La justice espagnole a refusé lundi la liberté provisoire à quatre dirigeants séparatistes poursuivis pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne tandis que leur chef exilé à Bruxelles tentait d’éviter d’être renvoyé en Espagne.

La décision de la justice espagnole est tombée à quelques heures du lancement officiel de la campagne pour les élections régionales du 21 décembre en Catalogne, convoquées par Madrid en réponse à la proclamation d’indépendance de cette riche région du nord-ouest de l’Espagne.

Le juge d’instruction de la Cour suprême espagnole a décidé lundi de maintenir en détention provisoire le vice-président catalan destitué Oriol Junqueras et trois autres inculpés, et de libérer sous caution six autres anciens “conseillers” (ministres) de l’exécutif catalan.

Junqueras, l’ancien “conseiller” (ministre) de l’Intérieur Joaquim Forn et les chefs des associations séparatistes ANC, Jordi Sanchez (qui a démissionné depuis), et Omnium Cultural, Jordi Cuixart, resteront en prison en raison du “risque de récidive”, selon un communiqué de la cour.

Les six autres dirigeants détenus pourront être remis en liberté moyennant paiement d’une caution de 100.000 euros chacun, a décidé le juge d’instruction.

Entretemps, le président déchu Carles Puigdemont, et quatre autres membres de l’ancien exécutif catalan qui s’étaient exilés en Belgique pour échapper aux poursuites ont retrouvé lundi à Bruxelles le juge chargé de statuer sur les mandats d’arrêt européens émis à leur encontre par Madrid.

Tous sont poursuivis pour avoir participé au processus de sécession de la Catalogne qui a débouché le 27 octobre sur une proclamation unilatérale de la “République catalane”.

Le gouvernement espagnol avait répondu immédiatement en plaçant la région sous tutelle, destituant le gouvernement régional et dissolvant le Parlement pour convoquer un nouveau scrutin à la fin du mois.

Douze des quatorze membres du gouvernement déchu sont candidats aux élections, dont M. Puigdemont qui prétend en cas de victoire être rétabli comme “président légitime” de l’exécutif catalan.

– Campagne contre la ‘répression’ –

Le maintien en prison d’Oriol Junqueras, dont le parti Esquerra Republicana Catalana (ERC, gauche républicaine) est donné gagnant dans les sondages, et des trois autres inculpés devrait dominer la campagne.

En effet, ERC, la liste de M. Puigdemont Junts per Catalunya et le petit parti d’extrême gauche de la CUP font campagne séparément mais se rejoignent pour réclamer la libération des “prisonniers politiques” et dénoncer la “répression” de l’Etat.

A Bruxelles, les cinq ex-dirigeants visés par un mandat d’arrêt européen (MAE), qui ont fui en Belgique le 30 octobre, dénoncent un “procès politique” par la voix de leurs avocats belges.

Lundi, ils ont retrouvé pour l’étape des plaidoiries le juge unique de la chambre du conseil néerlandophone qui doit statuer sur leur sort.

La décision du juge est attendue “dans huit à dix jours” selon leurs avocats qui ont annoncé que, quelle qu’elle soit, ils épuiseraient toutes les voies de recours pour rester en Belgique, au moins au-delà du 21 décembre, date des élections régionales.

Ils continueront donc à faire campagne à distance et M. Puigdemont, qui a multiplié les interviews depuis son exil, devait apparaître sur un écran lors d’un meeting de ses partisans lundi soir à Barcelone.

Le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy espère que le scrutin dégagera une majorité opposée à l’indépendance mais les sondages restent très serrés et le résultat imprévisible.

Aux dernières élections en 2015, les indépendantistes avaient remporté la majorité absolue des sièges au Parlement régional, avec 47,8 % des voix.

Les derniers sondages les créditent de 45 à 46% des intentions de vote et, selon certaines projections, ils pourraient perdre leur majorité en sièges.

“Cela se décidera dans les derniers trois jours de la campagne, quand les gens se décident vraiment”, a estimé Gabriel Colomé, professeur de Sciences politiques à l’Université autonome de Barcelone.

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