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Convoqué dans l’enquête sur l’assassinat du président haïtien, le Premier ministre dénonce des diversions

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Convoqué dans l’enquête sur l’assassinat du président haïtien, le Premier ministre dénonce des diversions
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Le Premier ministre haïtien a dénoncé samedi des “manœuvres de diversion” dans l’enquête sur l’assassinat du président Jovenel Moïse, après avoir été invité à se présenter devant la justice, qui affirme qu’il a eu des conversations téléphoniques avec une des personnes recherchées quelques heures après le meurtre.

“Les manœuvres de diversion pour semer la confusion et empêcher la justice de faire sereinement son travail ne passeront pas”, a déclaré Ariel Henry.

“Les vrais coupables, les auteurs intellectuels et les commanditaires de l’assassinat odieux du président Jovenel Moïse seront trouvés, traduits en justice et punis pour leur forfait”, a-t-il ajouté.

Vendredi soir, Me Bed-Ford Claude, commissaire du gouvernement de Port-au-Prince(équivalent du procureur, NDLR) a invité M. Henry à se présenter mardi au parquet, affirmant qu’il avait eu, quelques heures après le meurtre de Jovenel Moïse, des conversations téléphoniques avec l’une des personnes activement recherchées dans le cadre de l’enquête.

Ancien cadre de l’unité de lutte contre la corruption, dépendante du ministère de la justice, Joseph Félix Badio aurait été géolocalisé dans le quartier où se situe la résidence privée de Jovenel Moïse lors des appels passés à Ariel Henry à 04h03 puis 04h20.

Un juge ayant déjà été chargé de l’instruction, le procureur n’a pas le pouvoir d’inviter ou de convoquer quelqu’un mais il justifie sa démarche en évoquant la “gravité extrême” de ce dossier “pour la nation”.

Légalement, un Premier ministre ne peut être auditionné par un juge que si le président de la République l’y autorise.

Dans son courrier, Me Bed-Ford Claude a ainsi précisé à M. Henry que sa présentation au parquet dépendait de son entière volonté “tenant compte des restrictions dues à votre statut de haut fonctionnaire de l’État”.

Sans prendre de telles précautions, l’office haïtien de la protection du citoyen s’est déclaré “révolté et sidéré” par la révélation de ces appels téléphoniques.

“Monsieur Ariel Henry doit incessamment démissionner et se mettre à la disposition de la justice”, indique une lettre signée samedi par Renan Hedouville, à la tête de l’institution publique.

Quarante-quatre personnes, dont 18 Colombiens et deux Américains d’origine haïtienne, ont déjà été arrêtées dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de Jovenel Moïse commis dans sa résidence privée sans qu’aucun policier de sa sécurité rapprochée ne soit blessé.