Home Pure Info Coronavirus en France: le gouvernement consulte les partenaires sociaux sur le déconfinement

Coronavirus en France: le gouvernement consulte les partenaires sociaux sur le déconfinement

0
Coronavirus en France: le gouvernement consulte les partenaires sociaux sur le déconfinement

Le gouvernement consulte jeudi les partenaires sociaux sur les délicates modalités de déconfinement qui doit débuter le 11 mai, peu après avoir pris connaissance de l’ampleur des dégâts causés par le coronavirus sur l’activité économique au premier trimestre.

Edouard Philippe, les syndicats et le patronat vont tenter de savoir comment remettre les Français au travail pour relancer l’économie, sans déclencher une deuxième flambée de l’épidémie, redoutée dans les hôpitaux.

Le Premier ministre a déjà prévenu que “si les indicateurs (épidémiologiques) ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai” ou alors “plus strictement”. Il a d’ailleurs demandé “avec insistance” aux entreprises de maintenir le télétravail autant que possible et de veiller à équiper les salariés en masques dans le cas contraire.

Mais d’une façon ou d’une autre, pour Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, “il faut qu’un maximum de Français reprennent le travail”: il a rappelé que le gouvernement prévoit pour cette année une chute du PIB de 8% à cause d’une économie terrassée par le coronavirus et les mesures d’endiguement de l’épidémie.

Quelques heures avant la réunion à Matignon, les participants auront pris connaissance de la première estimation par l’Insee de la contraction du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre.

Selon l’Institut, la reprise “prendra du temps” et la perte estimée à 6 points de PIB sur l’année pour deux mois de confinement pourrait en réalité être “supérieure car très probablement que la sortie du confinement ne s’accompagnera pas d’un retour immédiat à la normale”, selon Julien Pouget, le chef de son département de la conjoncture.

Grâce à ses enquêtes mensuelles auprès des ménages et des entreprises, l’Insee a estimé que chaque mois de confinement pourrait entraîner une perte de 12 points de PIB sur un trimestre.

– La pire performance –

La Banque de France a ainsi déjà évalué la contraction du PIB à environ 6% sur les trois premiers mois de l’année, faisant de la France une des premières grandes économies mondiales à entrer en récession, après le recul du PIB déjà enregistré fin 2019.

Il s’agit de la pire performance trimestrielle de l’économie française depuis 1945.

Le secteur marchand (hors loyers), qui regroupe notamment les commerces dont tous ceux jugés non essentiels sont fermés depuis le début du confinement, est réduit de moitié.

Mais certains secteurs sont beaucoup plus touchés, comme l’hôtellerie-restauration ou les métiers de l’événementiel.

Fin mars, la construction était également quasiment à l’arrêt, tandis que l’industrie résistait un peu mieux.

A partir de début juin et après trois semaines de reprise progressive de l’activité et des établissements scolaires, le gouvernement va réduire la voilure du chômage partiel qui bénéficie actuellement à 11,3 millions de salariés français en raison du coronavirus.

Ils sont un million de plus que la semaine dernière à être en “activité partielle”, autre nom du chômage technique ou du chômage partiel, soit plus d’un salarié du privé sur deux.

Mais, après le plan de déconfinement affiné mardi par Edouard Philippe, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a précisé mercredi matin sur France Inter qu’à compter de début juin, “le taux de prise en charge de l’Etat” du dispositif serait “un peu moins important”.

– Décrue confirmée –

Actuellement, il permet au salarié d’être indemnisé à hauteur de 70% du salaire brut, soit 84% du salaire net (100% pour le Smic).

Il est pris en charge à 100% jusque 4,5 Smic, contre un remboursement forfaitaire inférieur au Smic auparavant.

Sur le plan sanitaire, le nombre de patients lourds atteints du coronavirus en réanimation continue de baisser pour la troisième semaine consécutive.

La décrue enregistrée quotidiennement depuis le 9 avril s’est confirmée mercredi avec 180 patients en moins sur les dernières 24 heures, selon la Direction générale de la Santé. Le bilan total de l’épidémie s’établit désormais à 24.087 morts depuis le 1er mars, dont 427 enregistrés depuis mardi.

Pour la première fois, un décès lié au coronavirus est survenu mercredi en Lozère, dernier département épargné jusqu’alors.

© 2020 AFP. Tous droits de reproduction et de représentation réservés. Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (dépêches, photos, logos) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l’AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l’accord préalable écrit de l’AFP.