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Coronavirus: premier week-end déconfiné en vue

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Coronavirus: premier week-end déconfiné en vue

Au terme de la première semaine d’un déconfinement progressif et compliqué, les Français, appelés à réserver leurs vacances d’été pour secourir un secteur sinistré, vont pour la première fois depuis deux mois pouvoir partir en week-end –mais en restant à moins de 100 km de chez eux.

Tout en gérant le casse-tête de la réouverture des écoles, le gouvernement doit trouver un délicat équilibre entre l’envie de profiter des derniers ponts de mai qui taraude des Français tout juste sortis de huit semaines de confinement mais qui pourrait relancer l’épidémie, et son appel à sauver le secteur du tourisme.

Les sites rouvrent très timidement, à l’image du Mont-Saint-Michel ou de la cathédrale de Chartres, alors que quelques premières plages sont de nouveau accessibles. D’autres pourraient rouvrir dès ce week-end pour des promenades ou du sport.

Il sera possible de partir, à condition de respecter la distance maximale de 100 kilomètres de son domicile. Et après ce premier week-end “déconfiné”, suivront les ponts de l’Ascension puis de la Pentecôte.

Or les images de rassemblements, notamment sur les berges parisiennes où l’alcool a depuis été interdit, ou devant des bars ne pratiquant que la vente à emporter –toujours autorisée– ont fait craindre un “relâchement” qui favoriserait l’apparition d’une éventuelle “deuxième vague” épidémique.

Le gouvernement en appelle d’ailleurs régulièrement “au civisme” et à “la responsabilité” de chacun.

Mais alors que le déconfinement pourrait franchir une nouvelle étape le 2 juin, l’injonction à la prudence doit s’accommoder de celle à réserver ses vacances d’été, pour voler au secours du tourisme qui représente deux millions d’emplois et 7% d’un PIB national déjà torpillé par la pire récession depuis la Seconde Guerre mondiale.

– Priorité nationale –

“Le tourisme fait probablement face à la pire épreuve de son histoire moderne, alors même que c’est un des fleurons de l’économie française, son sauvetage est donc une priorité nationale”, a lancé jeudi le Premier ministre Edouard Philippe, en annonçant un effort global de 18 milliards pour le secteur.

Et de promettre que “les Français pourront partir en vacances en France au mois de juillet et au mois d’août”, sous réserve “de possibles restrictions très localisées” en fonction de l’évolution de l’épidémie de coronavirus.

Dans la foulée, la SNCF a annoncé l’ouverture des réservations dès vendredi pour les vacances d’été et le gouvernement a dit vouloir doubler le nombre de Français bénéficiant de “chèques-vacances”.

Car l’exécutif reste très préoccupé par la situation, comme en témoignent les nouvelles consultations que le président Emmanuel Macron doit avoir vendredi avec des économistes, pour échanger sur les conséquences de la crise.

Côté scolaire, le retour progressif en classe va se poursuivre, moyennant un protocole sanitaire très strict, qui vire souvent au casse-tête.

Quelque 1,5 million d’écoliers auront retrouvé vendredi les bancs de l’école. Les premiers collégiens des zones vertes doivent leur emboîter le pas lundi.

A Paris, 28.000 écoliers vont retourner en classe d’ici la fin de la semaine prochaine, soit près d’un sur quatre, selon le rectorat. Seront accueillis les enfants jugés prioritaires et dont les parents le souhaitent.

– 10.000 morts en Ehpad –

Côté sanitaire, la situation souvent dramatique dans les maisons de retraite pour personnes dépendantes (Ehpad) s’est traduite dans les chiffres jeudi soir: le bilan y dépasse la barre symbolique des 10.000 morts, sur un total d’au moins 27.425 décès du Covid-19 en France depuis le 1er mars. Mais la pression sur les services d’urgence continue de décroitre.

Et alors qu’une grogne s’est manifestée sur la lenteur du versement de la prime promise aux soignants, Emmanuel Macron s’est entretenu jeudi avec des médecins de l’avenir des hôpitaux, notamment certains signataires d’une tribune parue début mai intitulée “Libérons l’hôpital du fléau bureaucratique”, qui y présentaient les principes devant guider selon eux “le renouveau de l’hôpital”.

Mais tandis que se poursuit le débat sur “le monde d’après” et son financement, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a estimé que le rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF) serait “de la pure démagogie”.

La course au vaccin a en tout cas affiché un net relent de “monde d’avant” quand le laboratoire français Sanofi a évoqué la perspective de réserver aux Etats-Unis la primeur d’un éventuel vaccin contre le Covid-19 parce qu’ils collaborent à son développement, provoquant une levée de boucliers mondiale.

D’autant que la recherche sur les traitements n’avance pas. L’essai clinique européen Discovery n’a pas donné de résultats et l’hydroxychloroquine, qui a fait couler beaucoup d’encre, ne semble pas efficace, selon deux études publiées vendredi.

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