Home Pure Info Coupe Davis: et la France se reprend à rêver

Coupe Davis: et la France se reprend à rêver

0
Coupe Davis: et la France se reprend à rêver

Un seul être vous manque… Le forfait de Rafaël Nadal a totalement relancé le suspense d’une demi-finale de Coupe Davis France-Espagne qui en paraissait quasiment dépourvue, permettant aux Bleus de rêver d’une deuxième finale de suite, à partir de vendredi à Villeneuve d’Ascq.

Une bonne étoile suit décidément Yannick Noah. Depuis qu’il a pris les rênes de l’équipe de France de Coupe Davis en 2016, les N.1 adverses ont bien souvent eu la fâcheuse tendance à manquer à l’appel. Des désistements qui ont considérablement dégagé la route des Bleus depuis deux ans (Berdych et Raonic en 2016).

Lors de la campagne victorieuse de 2017, la France a joué face au Japon sans Nishikori, face à la Grande-Bretagne sans Andy Murray et face à la Serbie sans Djokovic. Un strike! Si cela ne rabaisse en rien la valeur d’une Coupe Davis – la Belgique a été battue en finale avec David Goffin -, cela facilite évidemment la tâche.

L’histoire se répète donc. On ne donnait pas cher de la peau de Bleus bien pâles ces dernières semaines face à une équipe d’Espagne agrémentée d’un Nadal qui n’a perdu qu’un seul match de Coupe Davis dans sa carrière.

– Morceau compliqué –

La probabilité d’un forfait du Majorquin, ultramotivé cette saison pour ramener la Coupe, la dernière sous l’ancienne formule, la seule, la vraie, couvait avec insistance depuis que le genou récalcitrant du Majorquin était apparu strappé à l’US Open.

Juste avant l’annonce de la sélection française la semaine dernière, le scénario d’un énième forfait idyllique pour les Bleus semblait se dessiner. Et cela n’a pas raté. Le lendemain de son abandon face à Del Potro en demi-finale, Nadal a jeté l’éponge.

Ce retrait change tout comme l’a résumé mardi le capitaine des Bleus, assurant diplomatiquement qu’en tant que “fan de tennis”, il regrettait que le N.1 mondial ne vienne pas à Villeneuve d’Ascq. Mais il a vite repris sa casquette: “En tant que capitaine, cela change tout pour la rencontre. La physionomie est totalement différente, notamment au niveau de la préparation. Quand Nadal joue, c’est quasiment deux points (assurés) pour l’Espagne… Là, ça change et il faut s’adapter”.

Une adaptation dans ce sens apparaît tout de suite plus facile à gérer. Mais voilà. Même sans Nadal, l’Espagne reste un morceau compliqué. Les deux meilleurs joueurs de Sergui Bruguera, Carreno Busta (21e) et Bautista Agut (26), se tiennent à deux places près des deux meilleurs Français Lucas Pouille (19e) et Richard Gasquet (24e). Et la surface rapide choisie au départ pour tenter de désavantager le plus possible Nadal, n’est pas du tout un problème pour eux.

– Des Bleus qui se cherchent –

Comme l’a rappelé Yannick Noah, “sur le papier” cette équipe “est encore meilleure que la nôtre”. Un état des lieux à mettre en relief avec le niveau des joueurs français en ce moment.

En dehors de la blessure de Nadal, l’US Open ne leur a pas fait du bien, incapables de poursuivre en deuxième semaine, comme à chaque Grand Chelem cette saison.

Lucas Pouille, en quête de confiance depuis des mois, s’en est un peu mieux sorti, battu au 3e tour. Mais sa spirale négative n’a pas été brisée. Il n’a jamais affronté Carreno Busta, qui lui aussi a tutoyé le top 10 il y a un an. Et Bautista Agut n’est pas un joueur qui lui réussit (3 victoires à 1 pour l’Espagnol).

La situation n’est pas meilleure pour Richard Gasquet, qui n’a jamais gagné contre Carreno Busta, et une seule fois en trois confrontations contre Agut. La possibilité de voir jouer Benoît Paire, le bizuth surprise de la sélection, après le forfait de Nadal, a considérablement fondu. A moins que Yannick Noah ne concocte une énième surprise…

C’est une banalité en Coupe Davis mais la bascule du double devrait être évidemment décisive. Le néo-retraité Julien Benneteau (probablement associé à Nicolas Mahut), qui avait été privé de finale la saison dernière, aura certainement à coeur de finir (enfin) sa carrière sur une victoire dans cette même salle de Villeneuve d’Ascq où les Bleus avaient été sacrés.

L’exploit est en tout cas à portée. Reste à le saisir.

© 2018 AFP. Tous droits de reproduction et de représentation réservés. Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (dépêches, photos, logos) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l’AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l’accord préalable écrit de l’AFP.