Coupe Davis: la Russie en demies, la Serbie abattue

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Un coup du sort, un mauvais coup de Dieu, c’est selon… mais au terme d’un tie break d’une rare intensité, les Russes Karen Khachanov et Andrey Rublev ont remporté vendredi à Madrid le double décisif face à Novak Djokovic et Viktor Troicki pour hisser la Russie en demi-finales de la Coupe Davis aux dépens de la Serbie.

“C’était du pile ou face et la pièce est tombée du bon côté pour nous”, a ainsi commenté le vainqueur Rublev. “Dieu m’avait donné une chance d’être un héros, de peut-être pouvoir gagner la Coupe Davis dans un match décisif. Il me l’a reprise…”, a regretté, en larmes, le vaincu Viktor Troicki au cours d’une conférence de presse de l’équipe de Serbie très émouvante où tous les participants ont pleuré.

Il faut dire que les Serbes ont eu trois balles de match et qu’il a particulièrement vendangé la troisième d’une volée trop longue alors qu’elle semblait facile.

“C’est certainement l’un des plus grands matches de notre carrière”, a estimé pour sa part Khachanov, qui avait laissé Djokovic égaliser pour la Serbie dans le second simple après que Rublev a remporté le premier face à Krajinovic.

Ce double, “c’est le genre de match qui n’arrive qu’une fois dans la vie, a commenté Djokovic. C’était un match en montagnes russes, avec beaucoup de retournements de situation, d’émotions, de tension… mais la vie continue.”

– Colère –

Forcément grande à l’entame du double décisif, la tension n’a fait qu’augmenter tout au long de la rencontre.

Troicki a piqué une colère contre l’arbitre pour des décisions qui ne lui ont pas plu et mis plusieurs jeux à retrouver son calme. “Nous avons été frustrés par certaines décisions mais ce n’est pas l’arbitre qui a fait basculer le match”, a-t-il expliqué.

De son côté, dans le 2e set Djokovic a ressenti une douleur au coude droit, comme la semaine précédente aux Masters à Londres. “C’est encore un geste brusque qui a provoqué la douleur, mais je pouvais servir et jouer sans douleur dans le troisième set”, a-t-il ajouté.

Les Russes, eux, atteignent les demi-finales de la Coupe Davis pour la première fois depuis 11 ans et la défaite à ce stade face à l’Argentine.

Cette année, en l’absence de Daniil Medvedev, ce sont Khachanov et Rublev qui portent l’équipe à bout de bras, puisque le seul autre joueur, Evgueny Donskoy, n’a pas disputé le moindre match. Et le capitaine Shamil Tarpischev ne semble pas enclin à l’aligner… surtout au vu des résultats acquis.

– Grosse fatigue –

“Il va falloir se remettre” pour affronter le Canada en demies, a reconnu Tarpischev en vantant l’atmosphère qui règne dans son groupe et particulièrement l’attitude de Donskoy. “La chance était de notre côté mais on l’a provoquée par notre attitude psychologique basée sur l’amitié sur et en dehors des courts”, a-t-il assuré.

Khachanov a reconnu de son côté que “la fatigue était très grande”, au point qu’il ne s’était quasiment pas entraîné lors des deux jours de repos (mercredi et jeudi). “Mais bien sûr, j’irai chercher mes dernières forces et même celles que je n’ai pas pour essayer de gagner encore”.

Car, a-t-il souligné, “quand on est en demies, c’est à la victoire finale qu’on pense”.

Entre le match de groupe contre l’Espagne et le quart de finale contre la Serbie, en tant que N.1 de la Russie, il a affronté Rafael Nadal et Novak Djokovic. Et s’il a perdu les deux fois, il a donné du fil à retordre aux N.1 et 2 mondiaux… et il est toujours en course. La Russie avait été repêchée pour les quarts en tant que meilleur 2e.

Les deux derniers quarts de cette Coupe Davis nouvelle formule se jouent en soirée: l’Espagne affronte l’Argentine, tandis que la Grande-Bretagne joue contre l’Allemagne.

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