Cela fait quinze ans que Lucas Hernandez n’a aucune nouvelle de son père. Un papa fantôme, qui n’a jamais été là pour le défenseur titulaire à la Coupe du monde. Et le joueur de Madrid ne veut pas en entendre parler. Pourtant, Lucas suit les pas de Jean-François. Comme son père auparavant, il est défenseur pour l’Atlético de Madrid. Lucas, et son frère Théo, sont nés lorsque leur père était défenseur de l’Olympique de Marseille. Après des années compliquées, c’est en 2001 que la vie de Jean-François Hernandez bascule.

“Un matin, les huissiers ont sonné à ma porte, racontait Laurence Py, la mère de Lucas à France Football. J’ai eu deux heures pour mettre quelques affaires dans ma voiture. Je me suis retrouvée au bord de la piscine, à la rue, sans rien. On est allés habiter dans une chambre d’hôtel, puis dans un petit appartement.” Du jour au lendemain, elle s’est retrouvée avec ses deux petits garçons. Le père ? Envolé. Il a retrouvé l’amour avec une présentatrice espagnole. Mais en 2003, Jean-François part s’installer en Thaïlande. “Depuis, plus rien… On n’arrive pas à le tracer, racontait à L’Equipe Franck Passi, un ancien coéquipier. Jeff a toujours été un peu comme ça, un personnage adorable, mais particulier, indépendant… Ça ne m’étonne pas de lui.”

Après des ennuis financiers voire judiciaires, Jean-François Hernandez est parti se réfugier sur l’île de Koh Samui où il aurait ouvert une boutique. Et n’a jamais tenter de joindre ses enfants et joue à cache-cache avec les gens qui partent à sa recherche. Sans son père, Lucas Hernandez a davantage de hargne. “Pour eux (Lucas et Théo, NDLR), il n’existe plus. Il n’a même jamais existé. Les gens qui ne connaissent pas notre histoire croient que c’est grâce à lui qu’ils sont devenus footballeurs, mais ça n’a rien à voir. Le passé du père n’est pour rien dans leur réussite. Elle est belle mais ils ont eu du mérite d’en arriver là”, appuyait la maman à France Football.