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Course à la Maison Blanche: les primaires démocrates ont commencé dans l’Iowa

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Course à la Maison Blanche: les primaires démocrates ont commencé dans l’Iowa

Le marathon des primaires pour désigner le démocrate qui affrontera Donald Trump à la présidentielle américaine a commencé lundi soir par un vote indécis dans l’Iowa, où Bernie Sanders fait figure de favori.

Au coup d’envoi, à 19H00 (01H00 GMT mardi), les électeurs réunis dans des “caucus”, ou assemblées organisées dans quelque 1.700 salles, écoles ou gymnases, se sont regroupés derrière des tables décorées aux couleurs du candidat de leur choix.

Dans un certain tumulte et une organisation parfois défaillante, les partisans de ceux qui n’auront pas franchi le seuil de 15% au premier tour pouvaient ensuite rejoindre un autre candidat lors d’un second tour.

Ce qui complique les pronostics.

Le sénateur Sanders, battu de peu dans cet Etat par Hillary Clinton en 2016, était en tête dans les derniers sondages dans l’Iowa. Il compte sur une victoire pour prendre l’ascendant sur l’ancien vice-président Joe Biden qui domine, lui, la course au niveau national.

– Battre Trump –

Suivent, dans les intentions de vote, l’ex-maire Pete Buttigieg puis les sénatrices Elizabeth Warren et Amy Klobuchar, sur un total de onze candidats encore en lice.

L’Iowa, petit Etat rural, enneigé en cette période de l’année, lance la saison des primaires depuis les années 1970. Il est important parce qu’il est le premier: le nombre de délégués en jeu est négligeable (ce sont ces délégués qui désigneront in fine le candidat investi), mais un bon résultat ou une contre-performance peut changer la dynamique d’une candidature.

Timothy Formanek, 45 ans, est un indépendant qui vote démocrate cette année, et il a choisi Joe Biden, le “plus expérimenté”. “Je pense qu’il va vraiment aider à redresser l’Amérique, surtout après ce qu’on a vécu depuis trois ans et demi”, dit-il.

Car au-delà des clivages de programme entre l’aile gauche, représentée par Bernie Sanders et Elizabeth Warren, et un courant plus modéré, porté par Joe Biden, Pete Buttigieg ou encore Amy Klobuchar, la base démocrate espère surtout trouver celui ou celle qui sera le plus à même de battre le président républicain sortant le 3 novembre.

Seulement, tous n’ont pas la même vision de ce candidat idéal.

Pour Brody Diehn, 22 ans, “Bernie” est “le meilleur pour s’élever contre la corruption de notre gouvernement”. Ce caissier dans une épicerie de Des Moines apprécie également Elizabeth Warren, mais pas Joe Biden.

“Si c’était Biden contre Trump, je voterais pour Trump, car je pense que Biden est le problème du Parti démocrate. On élit les mêmes personnes année après année, et c’est un échec”, lâche-t-il.

Le président sortant a lui remporté d’emblée les “caucus” républicains dans l’Iowa — une simple formalité. En guise de pied de nez aux démocrates, le milliardaire républicain avait dépêché lundi sur place ses deux fils aînés, Donald Junior et Eric Trump.

L’ombre présidentielle plane d’autant plus sur cette primaire que Donald Trump doit prononcer mardi son discours annuel sur l’état de l’Union avant d’obtenir, mercredi, un acquittement quasi certain lors de son procès en destitution au Sénat.

– “Capable de mobiliser” –

“Depuis un an, chacun d’entre nous tente de prouver qu’il est le plus apte à battre Donald Trump”, a rappelé lundi Pete Buttigieg sur CNN. “Cela nous oblige à démontrer qu’on est capable de mobiliser les gens, d’obtenir le soutien des électeurs. Ce processus commence ici dans l’Iowa.”

Qu’ils soient âgés, comme Bernie Sanders (78 ans) et Joe Biden (77 ans), ou nouveaux venus, comme Pete Buttigieg, 38 ans, chacun veut être ce candidat.

Bernie Sanders s’appuie sur les minorités et les jeunes, la génération “la plus progressiste de l’histoire de ce pays”, proclame-t-il.

Ses partisans réfutent l’idée que son étiquette socialiste et sa promesse d’une “révolution politique” fassent obstacle à une victoire en novembre.

Joe Biden joue la carte de l’expérience et de la réconciliation nationale.

“Qui sera prêt dès le premier jour à décrocher son téléphone pour appeler n’importe quel dirigeant mondial?”, a demandé celui qui accompagna Barack Obama pendant huit ans à la Maison Blanche.

Comme Pete Buttigieg, le candidat Andrew Yang, un entrepreneur qui a surgi de nulle part dans cette campagne, courtise explicitement les électeurs républicains et notamment ceux qui ont voté Donald Trump en 2016.

Le milliardaire Michael Bloomberg, ex-maire de New York, fait lui l’impasse sur ces “caucus” et concentre son immense fortune sur des Etats votant plus tard et qui rapportent beaucoup de délégués en vue de l’investiture.

“Il paraît qu’il se passe quelque chose aujourd’hui dans l’Iowa”, a-t-il ironisé à Compton, en Californie. “La population et l’économie californiennes sont les plus grandes du pays” et “moi je suis ici pour gagner”, a-t-il lancé.

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