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Covid-19: pour mieux déconfiner, la France va vacciner à tour de bras

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Covid-19: pour mieux déconfiner, la France va vacciner à tour de bras

Sous pression pour ne pas répéter les erreurs de l’an dernier, la France veut réussir sa sortie de confinement et a pour cela décidé d’avancer de deux semaines l’ouverture officielle à tous les adultes de la vaccination contre le Covid-19.

Initialement prévue pour le 15 juin, elle aura finalement lieu le 31 mai, a annoncé le Premier ministre Jean Castex, au lendemain des réouvertures des terrasses, cinémas ou musées et avant de nouvelles levées de restrictions.

Les professions prioritaires – enseignants, policiers, gendarmes, caissières ou conducteurs de bus – y auront droit une semaine avant, dès ce lundi 24 mai. C’était une revendication de longue date des enseignants.

Cette “accélération forte” est “permise par le fait que nous allons recevoir beaucoup de doses d’ici la fin du mois de juin, donc il faut que nous ayons un taux de vaccination le plus élevé possible”, a assuré M. Castex lors d’un déplacement dans un centre de vaccination en Seine-Saint-Denis.

Pour l’instant, la vaccination est théoriquement encore soumise à conditions pour les 18-50 ans (la présence de comorbidités ou la prise de rendez-vous du jour au lendemain). Dans les faits, ces obligations sont toutefois largement contournées puisqu’aucune prescription médicale n’est nécessaire.

21,56 millions de personnes ont reçu à ce stade une première injection, soit près d’un tiers de la population totale (32,2%), dont 9,26 millions ont été vaccinées avec deux doses.

– “Tourner la page” –

Mercredi, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a espéré sur LCI “tourner la page du Covid” en “novembre ou décembre”, si de nouveaux variants qui contournent la vaccination n’ont pas émergé d’ici là. Jusqu’à présent, les vaccins disponibles et approuvés sont efficaces contre “tous les variants du virus”, a assuré jeudi l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Vacciner est d’autant plus important que le gouvernement veut éviter le scénario post-déconfinement de l’an dernier: un été insouciant puis une reprise de l’épidémie à la rentrée et à l’automne.

“A court terme, il y a des raisons d’être optimiste. Mais au 30 juin, on aura un relâchement qui sera vraisemblablement important et il est trop tôt pour en prévoir l’impact”, résume à l’AFP Mircea Sofonea, maître de conférences en épidémiologie à l’université de Montpellier.

“Sentiment mitigé quand je vois les gens heureux de se retrouver en terrasse mais vraiment très proches les uns des autres. Tiendra-t-on ainsi?”, s’est interrogé sur Twitter le président de la commission médicale des Hôpitaux de Paris, Rémi Salomon.

Mercredi, au sortir de six mois de fermeture des terrasses, certains ont voulu prolonger la fête. A Rennes, près de la célèbre “rue de la soif”, plusieurs centaines de personnes ont ainsi bravé le couvre-feu, désormais repoussé à 21h00.

Les pompiers ont dû intervenir pour éteindre un feu et la police a utilisé des gaz lacrymogènes en réponse à des tirs de projectiles, selon le commissariat.

“C’était la réouverture, on peut comprendre qu’il y a eu un engouement mais j’appelle tout le monde, c’est notre intérêt commun, à respecter les règles”, a insisté M. Castex.

– “Rigueur” –

“Il va falloir un peu plus de rigueur de la part de nos professionnels comme de nos clients”, a déclaré à l’AFP le président de l’UMIH-Gironde (Union des métiers et des industries de l’Hôtellerie), Laurent Tournier, qui a écrit à ses adhérents pour leur faire passer la consigne.

Les réouvertures de mercredi marquent la deuxième étape du plan en quatre phases annoncé fin avril par Emmanuel Macron. Il doit se poursuivre le 9 juin par la réouverture des cafés et restaurants en intérieur, des jauges moins strictes et un couvre-feu à 23h00, qui doit être supprimé le 30 juin si la situation le permet.

Mais si la circulation du virus a nettement diminué depuis quatre semaines, elle est loin d’avoir disparu, avec environ 14.000 nouveaux cas quotidiens en moyenne.

Le nombre de malades du Covid hospitalisés continue lui aussi à baisser: il y en a désormais 21.347, dont 3.862 dans les services de réanimation (contre 31.000 et 6.000 il y a un mois).

Et à l’heure du déconfinement, le département des Deux-Sèvres, en Nouvelle-Aquitaine, connaît à l’inverse un nouveau tour de vis faute de “décroissance significative” de l’épidémie, selon la préfecture.

Elle a pris mercredi de nouvelles restrictions pour éviter les rassemblements dans les communes de plus de 5.000 habitants et celles du Marais poitevin touristique. Parmi elles, l’interdiction jusqu’au 9 juin de la diffusion de musique “pouvant s’entendre depuis la rue et qui ne provient pas d’un établissement recevant du public ou d’une manifestation autorisée”.

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