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Début des épreuves du nouveau bac, perturbées dans une poignée de lycées

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Début des épreuves du nouveau bac, perturbées dans une poignée de lycées

Le nouveau bac commence: de nombreux élèves de Première passent ce lundi les premières épreuves de contrôle continu comptant pour la note finale, perturbées dans la matinée dans une poignée d’établissements par des profs demandant leur suppression.

Depuis plusieurs jours, des syndicats d’enseignants et professeurs appelaient à diverses actions sur les réseaux sociaux pour “faire barrage” à ce nouveau bac, décidé par Jean-Michel Blanquer.

Grèves de surveillance, refus de corriger les copies ou de transmettre les notes: les opposants envisageaient les mêmes modes d’action qu’au moment des corrections du baccalauréat en juin, qui avaient créé la confusion.

Ces menaces se sont matérialisées lundi matin dans quelques établissements. En Seine-et-Marne à 08H00, le lycée Samuel Beckett à La Ferté-sous-Jouarre a été bloqué par 200 personnes (élèves, parents, profs) qui ont, selon les gendarmes, ont perturbé l’entrée des candidats.

Le ministère a comptabilisé “5 établissements bloqués” où les épreuves ont dû être reportées et “24 actions de mobilisations”. Au global, on ne sait pas combien de lycées étaient concernés lundi par ce passage d’épreuves.

A Bordeaux, au lycée Gustave-Eiffel, des dizaines de professeurs et personnels non enseignants de plusieurs lycées de l’agglomération ont bloqué l’entrée. Certains élèves ont toutefois pu entrer par une porte annexe gardée par des policiers.

Devant une grille installée pour bloquer une entrée à l’arrière du lycée, non loin d’une banderole “Réforme Blanquer, professeurs en colère”, Vincent Sanchez, professeur d’EPS, explique: “Nous sommes contre ce nouveau bac, c’est le bac des inégalités”.

A Lille, une cinquantaine de professeurs se sont rassemblés peu avant 09H00 devant le lycée Faidherbe pour dénoncer la réforme, retardant le début des épreuves.

A Paris, au lycée Lavoisier, “l’administration a été obligée de réquisitionner au pied levé des personnels dont la vocation n’est pas de surveiller donc on a des personnels de laboratoire qui deviennent surveillants, ce n’est pas leur rôle (…)”, a dénoncé Christian, professeur de SVT.

A la sortie des épreuves, Hyppolite, élève de Première au sein de cet établissement a affirmé que “le contenu portait sur ce qu'(ils) avai(en)t révisé”. Mais “on a été assez dérangé par trois alarmes incendie”, a-t-il regretté, pointant le fait de profs grévistes.

– “Effet de loupe” –

“C’est mal foutu, on n’a pas eu assez de temps. Même la manière dont ça se passe, on est tous serrés, tout le monde peut copier”, estime Antoine Nevelestyn au lycée Faidherbe à Lille, même s’il reconnait “une bonne réforme sur le fond” car “elle permet une ouverture sur plein d’autres” matières et thématiques.

Les premières épreuves de contrôle continu, les “E3C” dans le jargon, doivent s’étaler sur un mois et demi en fonction des lycées. Elles portent sur l’histoire-géographie, les langues vivantes ainsi que sur les mathématiques pour les élèves de la voie technologique.

Grandes innovations du nouveau bac, ces épreuves réparties en trois sessions sur les années de Première et Terminale comptent pour 30% de la note finale.

Face aux menaces de perturbations, le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer s’était voulu rassurant dimanche sur France inter: “Cela va se passer très bien dans l’immense majorité des cas”, a-t-il assuré.

“Mais attention à l’effet de loupe”, a-t-il insisté.

Les perturbations ont commencé dès ce week-end. Samedi, les épreuves qui devaient se tenir au lycée Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand, ont été annulées après l’intrusion d’opposants dans les couloirs de l’établissement.

Depuis le retour des vacances de Noël, motions et pétitions pleuvent contre la réforme du bac. Récemment, la quasi-totalité des syndicats, ont demandé au ministre de “renoncer” à cette première session.

Dans l’académie d’Orléans-Tours, une inspectrice d’académie a par exemple orienté les révisions des élèves, en précisant les chapitres et les thèmes sur lesquels porteraient les sujets. “Dans le cadre d’un contrôle continu, les professeurs peuvent donner des indications à leurs élèves”, s’est défendu le rectorat.

“Il y a une logique de concurrence entre établissement. Chacun a la pression pour dire que ses élèves ont réussi”, critique Claire Guéville du Snes-FSU.

Du côté des parents d’élèves, la principale fédération FCPE demande “un ajournement des épreuves, en raison de cette impréparation”.

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