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Dépakine : les troubles touchent entre 16 000 et 30 000 enfants

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Dépakine : les troubles touchent entre 16 000 et 30 000 enfants

Selon une étude réalisée par l’Agence nationale du médicament et l’Assurance maladie, les enfants exposés au valproate (Dépakine et ses dérivés) in utero quatre à cinq fois plus de risques de développer des troubles mentaux ou du comportement.  

Une étude qui vient confirmer l’ampleur des dégâts causés par le valproate (Dépakine et dérivés). Entre 16 600 et 30 400 enfants pourraient être atteints de troubles mentaux et du comportement après avoir été exposés in utero à ces traitements selon une estimation publiée ce vendredi 22 juin par l’Agence nationale de la santé et du médicament (ANSM) et l’Assurance maladie (Cnam).

L’étude, portant sur ces 50 dernières années, montre que les enfants exposés au valproate ont 4 à 5 fois plus de risques d’être atteints de troubles neuro-développementaux précoces, soit avant l’âge de 6 ans. Ces troubles peuvent prendre la forme d’autisme, retards mentaux, difficultés ou retards de langages… Un risque qui augmente avec la dose, puisqu’il est 8 à 10 plus élevé chez les enfants dont la mère prenait des doses plus fortes pendant sa grossesse.

La première estimation officielle du nombre d’enfants touchés

Pour en arriver à ces résultats, les chercheurs se sont penchés sur les cas de plus de 1,7 million d’enfants nés entre le 1er janvier 2011 et le 31 décembre 2014. Parmi eux, 8 848 avaient été exposés à un seul traitement anti-épileptique (dont 991 à l’acide valrpoïque) prescrit à leur mère.

Pour parvenir à leur estimation, les auteurs de l’étude se sont basés sur un pourcentage de risques de 30 à 40%, déjà établi par plusieurs études. Appliquant ensuite ce ratio au nombre d’enfants exposés au valproate entre la date de sa commercialisation en 1967 et 2016, soit 41 600 pour l’estimation basse et 76 100 pour la haute, ils aboutissent ainsi à la fourchette de 16 600 à 30 400. Il s’agit de la première estimation officielle du nombre d’enfants touchés par ces troubles mentaux et du comportement.

Le laboratoire Sanofi, qui commercialise la Dépakine, “conteste fermement les estimations mentionnées dans le rapport de l’ANSM et de la Cnam” dans un communiqué. Ajoutant qu’elles “reposent sur des hypothèses invérifiables d’exposition au valproate pendant la grossesse et vont ajouter de la confusion auprès des patients et des professionnels de santé”.

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