Home Pure Santé Des dermatos s’opposent à l’examen des grains de beauté en pharmacie

Des dermatos s’opposent à l’examen des grains de beauté en pharmacie

0
Des dermatos s’opposent à l’examen des grains de beauté en pharmacie

Des dermatologues critiquent la méthode bientôt proposée dans 50 pharmacies en France. Les praticiens jugent l’initiative potentiellement dangereuse.

Faire examiner ses grains de beauté en pharmacie ? L’initiative, mise en place dans trois officines du groupe Pharmabest, une à Marseille, à Alès et à Paris, fait couler de l’encre chez les dermatologues. La Société française de dermatologie (SFD), la Fédération française de formation continue en dermatovénéréologie (FFFCEDV) et le Collège des enseignants en dermatologie de France (CEDEF) dénoncent clairement cette initiative qui permet au pharmacien de prendre en photo un grain de beauté via un dermascope. L’image est ensuite transmise à une plateforme pour être analysée par des dermatologues. Les patients concernés reçoivent le diagnostic 15 jours plus tard. Cet examen des grains de beauté en pharmacie coûte 28 euros. Contrairement aux consultations classiques chez le dermatologue, aucune prise en charge par la Sécurité sociale ou la mutuelle n’est prévue. C’est en partie ce qui agace les dermatologues opposés à ce dispositif. “Au vu des nombreux cancers cutanés diagnostiqués chaque jour par l’ensemble des dermatologues, il est illusoire de penser qu’une initiative conçue par un groupement pharmaceutique privé et ne s’appuyant que sur un tout petit nombre de dermatologues, puisse avoir un quelconque effet en matière de santé publique”, pointent le SFD, la FFFCEDV et le CEDEF) dans un communiqué. La portée de cette initiative est donc limitée selon les réfractaires et peut même s’avérer potentiellement dangereuse. Un risque de confusion entre des mélanomes et d’autres lésions suspectes n’est pas à exclure, selon les détracteurs. “L’expérience montre que dans l’immense majorité des cas, le diagnostic de mélanome ne résulte pas de l’examen d’une lésion suspecte que le patient est venu montrer spontanément, mais d’un examen complet du corps entier que seuls un médecin généraliste ou un dermatologue sont à même de réaliser efficacement”, ajoutent-ils.

Sur le même sujet

Grain de beauté : les questions que l’on n’ose pas poser au dermato

Une incitation au dépistage chez le dermatologue, selon le SNDV

Chez le Syndicat national des dermatologues-vénéréologues (SNDV), on salue la méthode qu’on estime au contraire aller dans le sens d’un meilleur dépistage et d’une meilleure prévention du développement du mélanome. “Il ne s’agit pas de diagnostiquer ni de dépister, mais de donner son avis sur la lésion qui inquiète et, surtout, d’inciter à se faire dépister dans un cabinet de dermatologue”, explique à l’AFP le vice-président du Syndicat national des dermatologues-vénéréologues (SNDV), Marc Perrussel.

50 pharmacies en France seront bientôt autorisées à proposer cet examen.

Lire aussi

Mélanome : une nouvelle solution thérapeutique

Cancer de la peau : une prise de sang pour détecter la récidive