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Dès septembre 2016, se mobiliser pour rejoindre la réserve opérationnelle et la garde nationale

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Dès septembre 2016, se mobiliser pour rejoindre la réserve opérationnelle et la garde nationale

Le débat sur la garde nationale a été relancé dans l’urgence par le président de la République. Il répond certes à un besoin immédiat de sécurité face à une menace salafiste qui durera. Il pose cependant indirectement la question de la réappropriation de la défense nationale par le citoyen qui ne me semble pas totalement résolue par cette décision.

Un engagement citoyen militaire malheureusement effacé

Le service militaire, hier suspendu, aujourd’hui supprimé de fait si je me réfère à des propos du président de la République il y a quelques mois, visait à apprendre au citoyen à servir son pays par les armes au sein d’une institution qui avait aussi construit l’Etat et la Nation. Ce système répondait à des règles particulières sinon d’exception pour faire face à une crise majeure. Il concernait théoriquement tous les citoyens masculins.

Pour ma part, je considère cet engagement par les armes comme l’un des principaux fondements de la citoyenneté car il était un témoignage fort de l’appartenance à la nation et de l’engagement. Le prix consenti du sang, même non versé, donnait tout son sens à cette citoyenneté. Mettre en gage ce qu’il y a de plus précieux, sa vie, pour la communauté nationale était un critère fondamental pour être un citoyen à part entière.

La loi confirme cette opinion : « Les citoyens concourent à la défense de la nation » (article L4211-1 du code de la défense) qui ne concerne en fait aujourd’hui que quelques-uns, ceux qui sont volontaires, caractéristique de notre société qui refuse toute contrainte. C’est cependant aussi un droit comme le rappelle le parcours du réserviste militaire qui doit permettre « à tout Français et à toute Française d’exercer son droit à contribuer à la défense de la Nation », ce droit excluant de fait la notion de devoir.

Cependant, je reconnais qu’instaurer un service militaire pour 800 000 garçons et filles n’est plus possible si jamais il l’a été. Le choix politique depuis 2008 de diminuer l’empreinte militaire sur le territoire national a abouti à ce que l’Etat n’est plus en mesure aujourd’hui de loger, d’équiper, d’armer et d’entraîner autant de personnels.

Le même questionnement sur cette capacité à former pourra être évoqué avec le rappel des réservistes militaires et la création de la garde nationale qui semblerait faire appel aux mêmes ressources humaines. Ce qui était difficilement réalisable hier, notamment pour les réservistes opérationnels, le serait aujourd’hui dans des délais très courts.

Un retour au service militaire universel est donc impossible. Quant à la réserve, elle n’a répondu qu’incomplètement aux besoins militaires, les militaires d’active ne sachant pas ou mal employer les réservistes. Le politique pour sa part s’en est désintéressé notamment en diminuant les budgets, y compris une fois votés. Enfin, les employeurs, qu’ils soient privés ou publics, ne se sont pas tous sentis concernés jusqu’à présent par cet engagement citoyen au point que nombre de réservistes le dissimulent à leur patron et font leurs périodes pendant leurs congés.

La garde nationale, expression de la volonté de résistance de la communauté nationale

Pour ma part, sujet que j’ai évoqué depuis 2012, la garde nationale me paraît une réponse positive dès lors qu’elle permet au citoyen de se réapproprier le domaine de la défense nationale. La sécurité est l’affaire de tous et ne peut concerner que les seuls professionnels, ce que les actes terroristes sur le territoire national ont rappelé à la communauté nationale en cette période de vacances et d’insouciance.

Cependant son intérêt serait d’abord d’être employée localement. Sa mission serait d’être cette force militaire citoyenne, visible dans cette période de désertification militaire croissante. Ancrée sur un territoire et donc source importante du renseignement d’ambiance au niveau local, elle serait pour emploi aux ordres de l’autorité militaire en fonction des directives politiques reçues.

On peut imaginer son organisation sous la forme d’une brigade de 3 à 4 000 hommes par zone de défense soit un total d’environ 25 000 à 30 000 hommes au niveau national, ce qui correspond aux capacités affichées par les armées. La défense opérationnelle du territoire national, supprimé en 2007 par Jacques Chirac et Michèle Alliot-Marie, ministre de la défense, doit donc être redéfinie et rétablie. Les besoins en ressources humaines imposeront sans doute aussi de revoir notamment les restrictions d’âge et les emplois pour employer utilement tout citoyen soucieux de défendre son pays et de ne pas décevoir les volontariats

Le besoin de disposer d’une force organisée et citoyenne en appui des forces de sécurité d’intervention en cas de crise intérieure grave est désormais avéré. En effet, pour faire face aux crises intérieures, les CRS ne sont que 14 000, les gendarmes mobiles 17 000 et l’armée de terre 10 000 dans son contrat opérationnel. Sur ces effectifs, il faut déduire les absences diverses normales soit 10% en moyenne et inclure la notion de durée, donc de relève répétée. Restent 37 000 personnels. La facture de la baisse des effectifs depuis 2008 est aujourd’hui présentée « grâce » malheureusement à la menace salafiste mais il fallait cela !

Enfin cette garde nationale qui devra perdurer, doit permettre de rénover l’engagement citoyen en répondant à deux autres objectifs :

1) Permettre aux citoyens qui en fait l’effort futurs décideurs de ne pas s’exprimer sans savoir sur les questions de défense. L’appartenance à cette garde nationale pourrait devenir un critère positif pour être élu ou fonctionnaire.

2) Revitaliser l’esprit de défense au niveau des collectivités territoriales en recréant un lien social par cette fraternité qui existe dans les forces armées où le mérite républicain a encore du sens. Celui qui sert, a sa place : blanc, jaune, vert, croyant, non croyant, et il doit être reconnu au sein de la commune. La reconnaissance à l’engagement citoyen devra donc être repensée et l’engagement de chacun, honoré.

Pour conclure, informer localement les citoyens sur la garde nationale dès la rentrée

Dès lors qu’il remplit toutes les conditions morales et physiques, chaque citoyen français doit pouvoir rejoindre la réserve militaire opérationnelle et donc la garde nationale. Cet acte de citoyenneté doit être expliqué aux Français dans toutes les communes de France dès la rentrée. Les élus, notamment les correspondants défense qui doivent exister dans chaque commune, ont alors une responsabilité importante dans le succès de cette mobilisation.

Or, chaque commune ou presque début septembre organise une journée des associations pour que ses habitants puissent s’inscrire aux activités proposées. Je propose que cette journée des associations accueille un stand d’information sur les réserves. Il serait animé par les réservistes de la commune, ceci permettant de les connaître, les militaires d’active des armées et de la gendarmerie, la police.

Servir son pays et informer sur les conditions pour le faire est une responsabilité politique que l’élu local doit aussi assumer.

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