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Deux mois d’escalade des tensions commerciales entre UE et Etats-Unis

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Deux mois d’escalade des tensions commerciales entre UE et Etats-Unis

Le 1er mars, le président américain Donald Trump décide de taxer les importations d’acier et d’aluminium; le 1er mai, un sursis accordé, entre autres, à l’Union européenne arrive à expiration. Voici les étapes marquantes de ces deux mois d’escalade dans les tensions commerciales.

– Trump menace, l’UE réplique –

Le 1er mars 2018, Donald Trump, qui a fait de la lutte contre le déficit commercial américain une priorité, annonce son intention d’imposer de fortes taxes sur les importations d’acier et d’aluminium aux Etats-Unis. Il vante les mérites des “guerres commerciales”.

La Commission européenne élabore en retour une liste ciblée de produits américains qu’elle pourrait lourdement taxer dont les jeans, le bourbon, le beurre de cacahuète, le jus d’orange et le tabac.

– Lourdes taxes –

Le 8 mars, Trump fixe les taxes annoncées à 25% sur les importations d’acier et à 10% sur celles d’aluminium, avec une entrée en vigueur le 23 mars. Il ignore les mises en gardes répétées d’alliés sur les risques d’une guerre commerciale aux conséquences imprévisibles.

Pour justifier cette offensive, le président s’appuie sur une procédure rarement invoquée de la législation commerciale américaine: l’article 232 qui l’autorise à limiter l’importation de certains produits pour protéger la sécurité nationale.

– Exemptions jusqu’au 1er mai –

Le 22 mars, à la veille de l’entrée en vigueur des nouvelles taxes, Trump annonce leur suspension jusqu’au 1er mai pour l’Union européenne. Sont aussi concernés l’Australie, l’Argentine, le Brésil et la Corée du sud.

Le Canada et le Mexique étaient déjà exemptés en attendant l’issue de négociations sur l’Accord de libre-échange nord-américain (Aléna).

En revanche, la Chine ne l’est pas, ce qui déclenche des représailles de Pékin.

– L’UE saisit l’OMC –

Le 16 avril, l’UE saisit l’Organisation mondiale du commerce (OMC), comme l’a déjà fait la Chine.

Selon l’UE, “les Etats-Unis n’ont pas notifié au Comité des sauvegardes de l’OMC (…) la décision d’appliquer des mesures de sauvegarde”, définies par l’organisation comme des mesures “d’urgence” concernant l’accroissement des importations de produits particuliers, “lorsque ces importations causent ou menacent de causer un dommage grave à la branche de production nationale” du pays importateur.

Deux jours plus tard, la commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström réclame “une exemption définitive et sans conditions” pour l’UE, après quoi elle sera ouverte à des “discussions” commerciales.

– L’UE “prête à réagir” –

Le 26 avril, le principal conseiller économique de la Maison Blanche, Larry Kudlow indique que les exemptions ne seront prolongées pour l’UE que s’il y a des concessions en retour. Le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire rétorque que l’Europe n’a pas à faire de concessions.

Le 29 avril, les dirigeants français Emmanuel Macron, allemande Angela Merkel et britannique Theresa May, mettent de nouveau en garde les Etats-Unis contre des sanctions commerciales, estimant que l’UE “doit se tenir prête à réagir, le cas échéant, avec efficacité et célérité”.

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